spot_img
26 C
Libreville
dimanche, 12 octobre 2025
spot_img
More
    AccueilActualitéSociétéGabon : La SNI, Olam et la grande manipulation des terres publiques à Angondje

    Gabon : La SNI, Olam et la grande manipulation des terres publiques à Angondje

    Publié le
    Écouter cet article

    Alors que la zone d’Angondje devait accueillir logements sociaux et développement inclusif, un conflit explosif oppose désormais la Société nationale immobilière (SNI), la multinationale OLAM, et les populations riveraines de la section YT5. À la clé : des ventes suspectes, des bornages illégaux et une menace directe sur les habitants. Enquête sur une affaire où le foncier se vend… comme un bien privé.

    Tout commence par une portion de terrain de 22 hectares dans la section YQ1, située en face du Stade de l’Amitié d’Angondjé et du Lycée d’Excellence. Par le décret n°000449, ce terrain est attribué à la Société nationale immobilière (SNI). Mais ce décret est, plus tard, annulé par la Déclaration d’utilité publique (DUP) n°000401, signée par feu le président Omar Bongo Ondimba, au profit de l’État pour réaliser la cité Alhambra 3, sous gestion de la Société nationale de logement social (SNLS).

    Gabon : La SNI, Olam et la grande manipulation des terres publiques à Angondje

    Or, en 2015, la SNI – pourtant déchue de ses droits – revient à la charge et sollicite de nouveau le ministère de l’Habitat pour récupérer la section YQ1. Une demande illogique puisque la SNI n’est plus propriétaire du terrain. La confusion s’amplifie : ce n’est qu’en 2018, après une fusion-absorption de la SNLS par la SNI, que cette dernière reprend officiellement la main… Mais elle agit comme si elle avait toujours détenu les droits.

    Gabon : La SNI, Olam et la grande manipulation des terres publiques à Angondje

    Un bornage illégal, un plan douteux, une vente opaque
    En 2015, soit trois ans avant cette fusion, la SNI présente un plan de bornage établi par le cabinet privé MEA-BTP. Ce plan, pourtant daté, affiche en en-tête les noms du ministère de l’Habitat et de l’Agence nationale de l’urbanisme, des travaux topographiques et du cadastre (ANUTTC), pourtant seule habilitée, depuis le décret n°01500/PR/MHUEDD du 29 décembre 2011, à vendre, borner et gérer le foncier de l’État. Ce document, signé par un cabinet privé, utilise même frauduleusement les armoiries de la République.

    Malgré cette irrégularité flagrante, la SNI vend une partie de la section YQ1 à la multinationale étrangère Olam (GSEZ), spécialisée dans l’agro-industrie, ainsi qu’à Cofina et au Béninois Mohamed Aliou Saliou, ancien directeur de cabinet adjoint d’Ali Bongo Ondimba et fils de l’imam Oceni Ossa. Ces ventes s’opèrent sans ordonnance judiciaire, en violation totale du décret 0257/PR/MECIT du 19 juin 2012 régissant les terres domaniales. Un véritable détournement du patrimoine foncier destiné aux logements sociaux.

    Gabon : La SNI, Olam et la grande manipulation des terres publiques à Angondje

    Olam, la SNI et l’intrusion dans la section YT5
    Le scandale prend une nouvelle tournure en 2024, sous la Transition. Des employés d’Olam, jusque-là invisibles, surgissent pour revendiquer non pas la section YQ1 achetée par leur entreprise…, mais la section YT5 ; une zone où vivent des familles gabonaises depuis des décennies. Exceptée l’unique maison témoin qu’Olam avait construite à la limite de la YQ1 et la YT5, la seule infrastructure reste la cité Alhambra 3, bâtie jadis par la SNLS.

    Comme il fallait s’y attendre, c’est justement à cet endroit où se trouve la maison-témoin d’Olam, que la SNI, dirigée par l’indéboulonnable et l’irremplaçable Hermann Kamonomono, avait vendu au Béninois Mohamed Aliou Saliou. Comment ? Mystère…

    Les habitants, sidérés, font face à des intimidations, menaces de déguerpissement, sans aucun acte légal présenté. Aucun plan cadastral, aucun titre, aucune décision judiciaire ne rattache la section YT5 à Olam ou à la SNI.

    De plus, une voie de 30 mètres sépare formellement les deux sections.

    La grande imposture foncière d’État ?
    Pourquoi revendiquer une section qui ne fait pas partie de l’acte de vente ? Qui se cache derrière ces employés d’Olam ? Pourquoi l’État reste-t-il silencieux face à ces troubles publics et à l’usage abusif d’armoiries républicaines par un cabinet privé mandaté illégalement ? Mais, surtout, comment expliquer que la SNI, dirigée depuis 7 ans par Hermann Kamonomono, puisse manipuler plans, statuts et ventes sans opposition ?

    Gabon : La SNI, Olam et la grande manipulation des terres publiques à Angondje

    Ce litige foncier, loin d’être un simple malentendu, révèle un système désordonné, opaque et, potentiellement, mafieux autour de la gestion du foncier public. Les populations d’Angondjé, elles, n’ont que leur légitimité d’occupation… et l’indignation. Le reste semble appartenir à ceux qui savent manipuler les lois, les décrets… et les hectares.

    Les populations de la section YT5 lancent aujourd’hui un cri de détresse envers les nouvelles autorités du pays.

    Enfin, enfin, ce Gabon-là peut-il « un moment donné » appartenir à tous les Gabonais ?

    (Affaire à suivre)

    Encart gabonclic.info

    Entretiens exclusifs

    Articles Populaires

    Dernières nouvelles

    ANAC programe de formation AVSEC 2025
    Session d'orientation
    CNAMGS