Sous le feu des critiques, le président d’EM GABON-UNIVERSITÉ, Pr Daniel Franck Idiata, a revu sa copie. Après avoir favorisé les ayants droit du pouvoir, le voilà contraint de tendre enfin la main aux plus démunis.
Le 31 juillet 2025, une note officielle signée du Pr Daniel Franck Idiata, président d’EM GABON-UNIVERSITÉ, annonçait une réduction de 30 % sur les frais de scolarité. Mais pas pour tous : cette faveur était exclusivement réservée « aux ayants-droits des personnels de la Présidence de la République et des Forces de Défense et de Sécurité ». Une mesure justifiée par « l’action salvatrice des Forces de Défense et de Sécurité » et leur soutien à « la restauration de notre pays », appliquée à tous les cycles d’enseignement (Licence, Master, Doctorat).
Cette décision a déclenché une vague d’indignation sans précédent. Sur les réseaux sociaux comme dans les milieux académiques, les Gabonais se sont insurgés contre ce qu’ils ont qualifié de favoritisme flagrant, de discrimination sociale et d’injustice révoltante. Nombreux sont ceux qui ont dénoncé une violation du droit fondamental à l’éducation, consacré par les textes internationaux. Pire encore, cette note apparaissait en totale contradiction avec la vision du Chef de l’État, Brice Clotaire Oligui Nguema, qui prône « l’égalité des chances » et « l’éducation pour tous ». Comment comprendre qu’un conseiller spécial du Président de la République, chargé de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, puisse ainsi s’écarter des principes d’équité et d’inclusion ?
Face à la pression populaire, le Pr Idiata a opéré un spectaculaire rétropédalage. Le 2 août 2025, une nouvelle note, largement diffusée, est venue corriger le tir : EM GABON-UNIVERSITÉ accorde désormais « une réduction de 40 % sur les frais de scolarité pour les enfants issus de familles économiquement faibles ». Pour en bénéficier, les étudiants devront présenter une carte GEF délivrée par la CNAMGS. L’université réserve « 400 places en Licence 1, 300 en Licence 2, 200 en Licence 3 et 200 en Master ».
Le document insiste : seuls ceux qui auront validé « les 60 crédits des semestres pairs et impairs » conserveront le bénéfice de cette réduction pour l’année suivante. Cette mesure, bien qu’appréciée, aurait dû, selon beaucoup, « figurer parmi les premières annonces ». Car ceux qui ont le plus besoin d’aide dans la République, ce sont surtout les enfants des pauvres.
