L’ancienne membre de la Commission électorale nationale autonome et permanente (CENAP) et présidente du Congrès pour la démocratie et la justice (CDJ), Marguerite Okome Obame, a lancé une attaque frontale contre l’ancien Premier ministre, Raymond Ndong Sima. Dans une lettre ouverte au ton incisif, elle dénonce ses « lamentations » sur l’organisation des élections, l’accusant d’avoir validé le recul démocratique alors qu’il était en fonction.
Cette vive réaction fait suite au point de presse tenu le 3 octobre 2025, où Raymond Ndong Sima, président de l’Alliance Patriotique (AP), a réclamé l’annulation pure et simple des élections locales et législatives. Il a dressé un constat accablant d’un processus électoral « sorti de route » à cause d’une impréparation flagrante et de conditions de vote « déplorables », citant un fichier « surchargé de personnes décédées » et « l’usage excessif des procurations ».
Forte de son statut d’experte, Marguerite Okome Obame exprime son « écœurement » face à ces plaintes post-électorales. Elle dit ne pas comprendre « ce que vous dites aujourd’hui, votre démarche et l’objectif recherché », ni les « pleurnicheries des partis politiques » à propos du « chaos électoral » dénoncé, affirme-t-elle.
Elle rappelle avoir alerté l’ancien Premier ministre le 22 mai 2024, lui ayant déposé une correspondance attirant son attention sur la nécessité de « la conservation de nos acquis démocratiques (…) et le respect des textes électoraux de la CEEAC, la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la bonne gouvernance », précise-t-elle.
La validation du « recul démocratique »
La présidente du CDJ reproche à Raymond Ndong Sima son mépris des avertissements, pointant son « silence » car l’expéditrice était, selon lui, « une personne quelconque », estime-t-elle.
Surtout, elle l’accuse d’avoir avalé le « recul démocratique » en entérinant le retour du ministère de l’Intérieur à la manœuvre électorale. Il a « donné l’approbation et acté le recul démocratique » en laissant la préparation, l’organisation et l’administration des élections à ce seul ministère, déclare-t-elle, rappelant son rôle dans la fraude de 1993.
Le bilan de l’ex-PM en matière de transparence électorale est jugé catastrophique. « En votre qualité de Premier Ministre de la Transition, quels sont les actes que vous avez posés pour la transparence électorale ? Zéro », assène-t-elle sans ménagement.
Fin de non-recevoir à l’annulation
En conclusion, Marguerite Okome Obame rejette catégoriquement la demande d’annulation des élections de septembre 2025, formulée par Ndong Sima qui appelait « sans équivoque à la reprise de l’intégralité du scrutin ». La Transition, selon elle, aurait dû mener à des réformes majeures comme « la création d’une Commission nationale indépendante (CENI) » et « le transfert des compétences électorales du ministère de l’Intérieur à la CENI ».
« Par conséquent votre demande d’annuler les élections (…) ne doit pas prospérer », conclut-elle. Sa lettre se termine par une question provocatrice : « De quoi vous plaignez-vous ? », interroge-t-elle.
