Alors que certains espéraient un apaisement après la sortie médiatique de Joseline Afouari Obouono, secrétaire exécutif adjoint de RÉAGIR, sommant François Ndong Obiang de ne plus s’exprimer au nom du parti, le conflit interne semble loin d’être résolu. Bien au contraire.
Le jeudi 24 juillet, le bureau exécutif de RÉAGIR, conduit par Bruno Ondo Mintsa, conseiller du président statutaire François Ndong Obiang, a tenu un point presse depuis le nouveau siège du parti, situé au quartier Louis, à Libreville. Objectif : rétablir, selon eux, la vérité face aux « rumeurs et interprétations infondées » circulant dans les médias et sur les réseaux sociaux.
Au cœur de la polémique, une décision judiciaire relayée par voie d’huissier, dans laquelle François Ndong Obiang se verrait interdire l’usage du nom et du logo de RÉAGIR. Cette interdiction s’appuierait sur un certificat de dépôt de marque délivré par l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI), enregistré sous le n°144726 au nom de Félix Bongo. Mais pour le bureau exécutif soutenant François Ndong Obiang, cet argument juridique est sans fondement dans le contexte politique. « Ce certificat ne s’applique nullement au parti politique RÉAGIR ni à ses activités. Il concerne uniquement l’usage de la marque dans le cadre de prestations commerciales ou de services », a expliqué Bruno Ondo Mintsa.
Et d’ajouter, sur un ton ferme : « Brandir ce certificat de marque pour croire interdire le Parti REAGIR de l’utilisation de son nom et de son logo est d’une grossiereté colossale. Le RÉAGIR du président Ndong Obiang est un parti politique, pas une entreprise de communication, de reprographie ou de production de flyers. Nous évoluons dans deux registres radicalement différents ». Pour les partisans de Ndong Obiang, la ligne est claire : aucune menace ne saurait ébranler leur légitimité politique. « Nous continuons donc de fonctionner paisiblement avec le nom et le logo de RÉAGIR », a conclu Bruno Ondo Mintsa.
Ce nouvel épisode illustre l’ampleur des fractures internes au sein de RÉAGIR, sur fond de lutte d’influence et de bataille juridique. Le RÉAGIR de Ndong Obiang entend attaquer l’enregistrement du certificat de marque délivré à monsieur Bongo, convaincu qu’il a été obtenu sur la base d’informations erronées. Au vu de la situation, on peut se permettre d’affirmer que la guerre de légitimité au sein du parti semble loin de son terme.
