La situation de la Poste SA, entreprise publique stratégique, est critique. Confrontée à une paralysie financière durable et à une grève prolongée des agents réclamant quatre mois de salaires, la structure fait l’objet d’une intervention musclée du gouvernement. Paul-Marie Gondjout, ministre de la Communication et des médias, a tranché net : il a exigé un audit complet et immédiat, insistant sur une « transparence totale » pour sortir l’institution de l’impasse.
En séance de travail le 21 octobre avec les différentes parties, le ministre Gondjout a dressé un constat alarmant sur la gestion de la Poste SA. Les problèmes sont structurels : une masse salariale jugée « trop élevée », des services en sous-exploitation, un volume conséquent de créances non recouvrées et une gestion patrimoniale manifestement défaillante. Cet ensemble de facteurs a plongé l’entreprise dans une crise financière qui met en péril son fonctionnement.
Face à ce tableau, le ministre a mis la pression sur les dirigeants, les appelant à présenter sans délai des propositions concrètes et un plan de redressement crédible. Il a également souligné la nécessité de rétablir un climat social apaisé pour garantir le succès des réformes à venir, condition sine qua non pour l’assainissement.
Sur le terrain, la tension reste vive. Le Syndicat national de la Poste SA (Synaposte) est en grève depuis le 25 septembre pour réclamer le paiement de quatre mois d’arriérés de salaires. Les agents, mobilisés devant la Recette principale à Libreville, avaient initialement prévu un point de presse le 22 octobre, finalement annulé et reporté, un signe encourageant qui pourrait marquer la reprise des négociations avec la direction.
Alors que les discussions se poursuivent pour trouver une issue au conflit social, l’audit exigé par Paul-Marie Gondjout est perçu comme l’étape indispensable pour évaluer l’étendue exacte des dysfonctionnements. La survie de cette entreprise stratégique, essentielle pour les échanges postaux, financiers et logistiques du pays, dépend désormais de la capacité de la direction à assainir durablement sa gestion et à rétablir la confiance des partenaires sociaux.





