Face à l’effondrement financier de son réseau de proximité, la Ceca-Gadis engage une restructuration profonde, marquée par la fermeture d’une quarantaine de magasins. L’entreprise, fragilisée depuis la suppression des aides de l’État en 2018 et frappée par la concurrence informelle, cherche désormais à se réinventer pour éviter la faillite.
Ceca-Gadis traverse l’une des périodes les plus critiques de son histoire. D’après L’Union du 14 novembre 2025, l’administratrice-directrice générale, Isabelle Essonghe, informe que la société est plongée dans des difficultés depuis la suppression, en 2018, de l’accompagnement de l’État, un soutien dont elle bénéficiait depuis 1967 pour modérer les prix et assurer la proximité commerciale.
« La suppression brutale au 1er janvier 2018 de cet accompagnement perturbe depuis huit ans le développement de la Ceca-Gadis et ses performances. Cependant, les dirigeants de l’entreprise n’ont pas pris de mesures drastiques. Au contraire, la société a conservé le dispositif de ses implantations, alors que son chiffre d’affaires déclinait vertigineusement d’année en année », explique-t-elle.
À cela s’ajoutent « un environnement qui voit forcir le secteur informel » et « une concurrence déloyale agressive et asymétrique ». Les résultats financiers se sont effondrés, avec notamment « un recul de 18 % du résultat net » en 2024 et des bénéfices absorbés par la forte pression fiscale.
Fermeture de 40 points de vente pour sauver l’emploi
Face à l’urgence, l’entreprise a décidé de fermer des dizaines de magasins de proximité, passant de 103 à environ 60 points de vente. Une mesure douloureuse mais indispensable selon la directrice générale. « Ses difficultés risquent d’entraîner (…) à très court terme la chute de la Ceca-Gadis avec pour conséquences sociales graves pour plus de 2 000 emplois », avertit-elle. Elle l’admet sans détour que « la seule solution reste la diminution drastique de notre réseau de points de vente ».
Plusieurs provinces sont touchées, notamment l’Estuaire, la Ngounié, la Nyanga, l’Ogooué-Lolo, le Haut-Ogooué, le Woleu-Ntem et l’Ogooué-Ivindo. Une contraction du réseau perçue comme un choc pour les populations locales, habituées à la présence historique de ces enseignes.
Le plan stratégique « Excellence 2024-2027 »
Malgré la gravité de la situation, Ceca-Gadis mise sur une transformation profonde pour rebondir. La restructuration ouvre la voie au plan stratégique « Excellence 2024-2027 », fondé sur « la différenciation et la transformation » afin de moderniser l’entreprise et renforcer son avantage compétitif. L’une des réponses phares réside dans la création du statut « Propriétaire-Partenaire Allié », permettant aux anciens bailleurs et entrepreneurs locaux de reprendre certaines unités commerciales « avec notre appui technique et la plus-value de notre professionnalisme ».
Digitalisation, modernisation des points de vente, soutien aux producteurs locaux, normalisation des process et optimisation logistique sont au cœur de cette nouvelle vision. Pour Isabelle Essonghe, ce redimensionnement est vital. « La diminution drastique de notre réseau de points de vente nous permet d’éviter un scénario catastrophe », affirme-t-elle.



