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    Affaire Warren Loundou : violence, jalousie et tolérance zéro

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    Le drame entourant l’agression de Warren Loundou, un brillant bachelier de 17 ans, continue de secouer profondément Libreville et l’ensemble du Gabon. Violemment passé à tabac par un groupe d’adolescents le samedi 25 octobre 2025, le jeune homme est toujours hospitalisé, son état restant préoccupant.

    Warren, qui avait obtenu son baccalauréat avec un an d’avance et s’apprêtait à s’envoler pour la France le 28 octobre afin d’y poursuivre des études en notariat, déjeunait avec ses cousins pour un repas d’adieu. C’est alors qu’il a été interpellé par une camarade d’école qui, en réalité, participait à un guet-apens orchestré par d’autres élèves sur fond de jalousie amoureuse. Pris à partie, le jeune homme a été sauvagement agressé. Il ne doit sa survie qu’à l’intervention d’un passant, mais s’en sort grièvement blessé.

    Blessures multiples et famille traumatisée

    Au chevet de son neveu, Scholastique Ndinga, tante de la victime, exprime sa douleur et son désarroi. « Toute la maison est traumatisée. Ce matin, il est passé au bloc, et on a encore découvert une fracture à la mâchoire. De la voir ainsi, ça fait très mal », affirme-t-elle, avant d’ajouter : « Aujourd’hui, elle se retrouve sur un lit d’hôpital. Nous ne savons plus quoi faire ».

    Affaire Warren Loundou : violence, jalousie et tolérance zéro
    Face au drame, le président Oligui Nguema a demandé la « tolérance zéro pour les violences » et la plus grande rigueur judiciaire contre les agresseurs.

    Le Dr Kane Beyeme Obame, médecin urgentiste, a confirmé la gravité des blessures. « À son arrivée, nous avons constaté des déformations au niveau du nez, des tuméfactions faciales et une voix perturbée. Les examens ont révélé plusieurs fractures : des os du nez, du sinus frontal, de l’arcade orbitaire gauche, ainsi qu’une fracture de la mandibule droite», a-t-il expliqué chez nos confrères de Gabon 24. Warren a ainsi de sérieuses difficultés à respirer et à se nourrir.

    Fermeté présidentielle et indignation générale

    Face à l’émoi national, le président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, a réagi sur sa page Facebook, dénonçant avec virulence la montée de la violence en milieu scolaire. « Trop de violences dans nos écoles, trop d’indiscipline ! », a-t-il écrit.

    Le chef de l’État a demandé au ministre de l’Éducation nationale de prendre des mesures immédiates pour enrayer ce fléau, insistant sur la « tolérance zéro pour les violences » et le rétablissement de l’ordre. Il a également exhorté les autorités judiciaires à « faire preuve de la plus grande fermeté » pour que les agresseurs soient « sanctionnés avec toute la rigueur de la loi ».

    Polémique judiciaire et mise en détention

    L’affaire a pris une tournure polémique lorsque, après l’interpellation des sept adolescents présumés, tous issus d’un établissement secondaire privé français de Libreville, seuls deux ont d’abord été placés sous mandat de dépôt. Cette décision a suscité la colère des internautes et de la famille, qui ont dénoncé une justice à deux vitesses, d’autant plus que plusieurs protagonistes sont les enfants de notables ou de hauts gradés.

    Affaire Warren Loundou : violence, jalousie et tolérance zéro
    Après une polémique ayant mené au dessaisissement d’une juge, six des sept présumés agresseurs ont finalement été placés sous mandat de dépôt le 29 octobre.

    L’inquiétude a culminé autour de la juge en charge du dossier, Leïla Charlène Ndondo Ngossa épouse Leyigui, déjà critiquée dans l’affaire Michaella, une adolescente assassinée le 8 août 2023 à Libreville, dont les assassins présumés avaient bénéficié d’une mise en liberté provisoire dans des conditions controversées. Accusée de complaisance envers les enfants venant de familles aisées, la juge d’instruction des enfants a finalement été dessaisie du dossier et suspendue de ses fonctions pour trois mois.

    L’affaire a été reprise par un autre juge qui, le 29 octobre, a décidé de placer six des sept présumés coupables sous mandat de dépôt, le dernier étant laissé en liberté provisoire. Le tribunal a estimé qu’il existait des charges suffisantes pour justifier leur détention en attendant la suite de la procédure.

    Alors que l’enquête se poursuit, l’affaire Warren Loundou, qui est partie du cadre scolaire, relance un débat crucial sur la violence et la discipline en milieu scolaire au Gabon. La famille du jeune bachelier, lui-même toujours dans un état critique, attend désormais, dans l’angoisse, son rétablissement complet et que justice soit rendue.

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