La Haute autorité de la communication (HAC), l’organe de régulation des médias au Gabon, a réagi publiquement à l’incarcération d’Harold Leckat Igassela, directeur de publication du média en ligne Gabon média time (GMT). Dans un communiqué du 22 octobre 2025, l’institution appelle au respect des droits fondamentaux du journaliste et à l’objectivité dans le traitement médiatique de cette affaire.
Harold Leckat Igassela a été interpellé le 15 octobre dernier à l’aéroport de Libreville par la Direction générale des recherches de la Gendarmerie. Après une garde à vue, il a été déféré devant le procureur le 20 octobre, puis placé en détention préventive à la prison centrale de Libreville par un juge d’instruction, suite à l’ouverture d’une information judiciaire.
Deux versions des faits circulent
La HAC déplore de ne pas avoir pu obtenir « des informations officielles sur les faits qui lui sont reprochés » malgré ses démarches. Elle relève cependant que « deux versions circulent dans les différents médias ». La première évoque un « contentieux commercial » entre la société de communication d’Harold Leckat Gabon et la Caisse des dépôts et consignations (CDC) concernant l’exécution d’une « convention de partenariat publicitaire ».
La seconde version, relayée par des organisations patronales et certains médias, soulève une « instrumentalisation politique et une atteinte à la liberté de la presse » liée au statut de fondateur et directeur de publication de GMT.
Face à cette situation, la HAC, tout en affichant sa « confiance dans l’impartialité de la justice gabonaise », a formulé des attentes claires. L’instance, selon son communiqué, « souhaite que les droits fondamentaux de Monsieur Harold Leckat Igassela soient respectés et qu’aucune confusion procédurale ne vienne entacher ce dossier ».
La HAC, protectrice de la liberté de la presse
Par ailleurs, la HAC a lancé un appel direct à la profession. Elle « appelle à la responsabilité, à l’objectivité et au professionnalisme des organes de presse dans le traitement de ce dossier encore pendant devant les juridictions nationales ».
Le Président de la HAC, Germain Ngoyo Moussavou, rappelle que l’institution se définit comme « le promoteur et le protecteur de la liberté de la presse ». Il affirme également que l’institution « se tiendra toujours aux côtés des journalistes qui se trouveraient injustement inquiétés dans l’exercice de leur métier ».
Enfin, le régulateur invite les professionnels de la communication à faire preuve de rigueur. L’issue de cette affaire, ainsi que le traitement qui lui sera réservé par la profession, est désormais perçue comme un test déterminant pour le respect de l’éthique et de la déontologie au sein de la presse gabonaise.
Sophie Edjogo




