La lutte contre les violences basées sur le genre s’intensifie au Gabon. La ministre de la Femme, de la famille et de la protection de l’enfance, Élodie Diane Fouefoué Sandjoh, a officiellement lancé, le 24 novembre, une campagne de 16 jours d’activisme. Le thème national est clair : « Tous unis contre les violences faites aux femmes pour un Gabon plus juste et égalitaire ».
La cérémonie de lancement, qui s’est tenue au Centre de protection et de promotion sociale des femmes victimes de violence de Nzeng-Ayong, avait pour objectif de réaffirmer la volonté nationale de lutter activement contre ce fléau. Elle vise également à mettre concrètement en application la loi n°006/ 2021 portant élimination des violences faites aux femmes.
Plusieurs autorités et personnalités engagées de la société civile ont apporté leur soutien et partagé des témoignages poignants pour rappeler la force et le courage des victimes. Léila Joudane, représentante de l’UNFPA, l’agence des Nations-unis pour la santé sexuelle et reproductive, a condamné avec fermeté les cas de féminicides enregistrés au Gabon ces dernières années. « Il ne s’agit pas seulement d’une campagne, mais d’un pacte social afin de permettre à chaque femme et chaque fille de vivre sans crainte », a-t-elle martelé.
De son côté, Sidonie Flore Ouwe, magistrate et présidente du Salon de la Femme, a insisté sur la nécessité de poursuivre les efforts de sensibilisation. « Nous voulons davantage sensibiliser la femme contre les violences basées sur le genre », a-t-elle affirmé. Le Centre de Nzeng-Ayong, lieu de la cérémonie, a d’ailleurs pris en charge 2 236 victimes au cours des trois dernières années, un chiffre qui illustre l’ampleur du phénomène et la nécessité d’un accompagnement renforcé. L’objectif est de favoriser l’accès à la justice, au soutien psychologique et à la reconstruction sociale.

Ces 16 jours d’activisme constituent un moment fort, mais ils rappellent surtout l’ampleur du chemin qui reste à parcourir. Les structures d’accueil encore insuffisantes, les moyens limités et le silence omniprésent dans de nombreux foyers sont autant de difficultés à combattre. Cette mobilisation, bien qu’encourageante, devra s’inscrire dans une politique nationale durable, dotée de financements solides, d’un meilleur accompagnement juridique et surtout d’un changement profond des mentalités.


