Le 3e siège électif de la Sébé-Brikolo (Okondja) est au cœur d’une tempête politique. Camille Lendème, candidat du Parti démocratique gabonais (PDG), accuse le président de la Commission électorale départementale, Jean Paul Eyebe Lendoye, d’avoir orchestré une série de violations graves du Code électoral lors du double scrutin du 27 septembre 2025.
Première alerte : les représentants du candidat PDG ont été empêchés d’accéder aux bureaux de vote. Motif invoqué ? Leurs mandats n’étaient pas signés par le président de la Commission. Pourtant, selon les témoignages, Eyebe Lendoye aurait lui-même établi d’autres mandats sans jamais les remettre aux candidats concernés. Conséquence : le scrutin a démarré sans observateurs du PDG. Est-ce conforme à la loi ?
Le représentant du candidat, Okili-Okie Ice-Sency, dénonce avoir été retenu à l’extérieur du bureau de vote de Mbounga, entre 7h00 et 7h20, au motif que son mandat n’était pas visé par la Commission. Il affirme que le président avait pourtant indiqué, la veille, que la liste des représentants avait été transmise. Il signale également que l’un des représentants a été désigné secrétaire du bureau, en violation des règles, avant d’être exclu.
Anomalies et incohérences dans la compilation des résultats
Enfin, il constate que les enveloppes utilisées ne présentaient pas les caractéristiques réglementaires, compromettant la crédibilité du scrutin. Les irrégularités ne s’arrêtent pas là. Plusieurs procès-verbaux validés par la Commission ne comportent aucune signature, ou seulement deux, alors que tous les membres du bureau étaient présents. Pire encore, des résultats ont été validés sur des documents vierges ou non authentifiés.
Dans certains cas, tous les candidats ont obtenu le même nombre de voix… avec des pourcentages différents. Une aberration mathématique qui interroge sur le niveau de compétence — ou la volonté de manipulation — des scrutateurs.
Autre entorse : les enveloppes électorales utilisées étaient fissurées à l’avance et ne respectaient pas les normes réglementaires. Lorsqu’un représentant du PDG s’en est plaint, le président Eyebe lui a sèchement rappelé qu’il ne faisait pas partie du bureau. Une posture qui soulève des questions sur l’impartialité de la Commission.
L’appel à l’annulation face à une fraude systémique
Enfin, une note ministérielle datée du 22 septembre, en pleine campagne, recommande qu’un seul représentant soit admis pour deux scrutins distincts — législatives et locales — en violation flagrante de l’article 115 du Code électoral. Cette directive, sans base légale, a servi à exclure des représentants légitimes et à verrouiller l’accès aux bureaux.
Face à ce faisceau d’irrégularités, mandats bloqués, procès-verbaux douteux, matériel non conforme, instructions illégales, Camille Lendème dénonce une fraude électorale systémique et appelle à l’annulation du scrutin. Le Gabon, qui sortait d’un référendum et d’une présidentielle salués pour leur transparence, voit son processus démocratique brutalement remis en cause.
La question reste entière : Jean Paul Eyebe Lendoye a-t-il tripatouillé les élections ? Les faits, eux, s’accumulent.
