Port-Gentil, jadis vitrine du Gabon et cœur de l’industrie pétrolière, suffoque sous les immondices. À l’approche des élections locales, l’état de la ville, transformée en décharge à ciel ouvert, soulève une question brûlante : que reste-t-il de sa splendeur passée ?

Port-Gentil est devenue une véritable à décharge à ciel ouvert. Ici au carrefour Bornaves dans le 1er.
Des quartiers chics aux zones populaires, de Ngadi à Ntchengue en passant par Balise, Sindara, Salsa ou Matitis, le spectacle est le même : des montagnes de déchets envahissent les rues, menaçant la santé publique. En cause, la quasi-paralysie de la collecte des ordures depuis des mois. L’entreprise Gabon Propre Service (GPS), dont c’est la tâche, a cessé ses activités en raison d’une dette de 6 milliards de francs CFA due par la mairie.

La désolation sur la route des Cités-unies…
Le général Pierre Rizogo Rousselot, Délégué Spécial en charge de la gestion de la ville, confirme l’ampleur du passif. Malgré des budgets « maigres » qui ne permettent pas d’honorer cette ardoise, il tente de réanimer quelques vieux camions de la mairie pour assurer un service minimum. Une initiative louable, mais insuffisante face à l’urgence. Les ordures continuent de s’amonceler, rétrécissant les rues et mettant en danger les habitants.

…ou au quartier Chic, dans le 2e …
Le silence des autorités municipales face à ce qui est devenu une crise sanitaire interpelle. L’urgence est de taille : retrouver la dignité de la capitale économique et protéger ses populations. Un « plan Marshall » semble indispensable pour éponger la dette et permettre à GPS de reprendre ses activités. Une autre piste peut également être envisagée : mettre à contribution les sociétés pétrolières installées dans la capitale économique, via la RSE ou des fonds contractuels. Une solution qui pourrait apporter une réponse durable à la gestion des déchets, car la santé des Port-Gentillais n’a pas de prix.

Sindara…
