L’organisation non gouvernementale fondée il y a cinq ans par de jeunes passionnés de culture japonaise et de bande dessinée, fait déjà bouger les lignes. Active de manière formelle depuis seulement un an et demi, elle s’impose peu à peu comme un acteur culturel alternatif.
Le 25 juillet, à quelques jours de l’ouverture du Festival Cosplay Manga, les responsables de OTAKU N CO ont eu une rencontre avec la presse à la Baie des Rois. Objectif, expliquer leur démarche et rappeler que le manga peut aussi raconter l’Afrique. « Nous voulons montrer que la passion peut créer de l’emploi, faire vivre des jeunes, aller plus loin que ça », affirme Mengue Bienvenue Paule, secrétaire générale de l’organisation. Une déclaration forte, dans un pays où les arts graphiques sont encore trop souvent jugés inutiles ou marginaux. Pour OTAKU N CO, le Manga est un langage universel, une passerelle moderne, vivante et accessible pour transmettre la culture gabonaise.
Dans les allées du festival, prévu du 1er au 3 août, les visiteurs découvriront des artistes gabonais qui créent des personnages, customisent des vêtements, animent des miniatures, le tout dans un esprit de transmission et de fierté. « Nous mettons surtout en avant les artistes locaux tels que Tag Djefrhy avec son œuvre ZARUS », souligne la présidente Beang Amélie Gisèle. L’enjeu est de déconstruire les clichés. Le Manga n’est pas une sous-culture étrangère, mais un art narratif né au Japon, aujourd’hui mondialisé, à la croisée de l’image, de l’émotion et de l’imaginaire.

Un montage qui illustre la vision d’OTAKU N CO : raconter le Gabon autrement, grâce au manga.
Pour OTAKU N CO, il ne s’agit pas d’imiter, mais de créer un univers gabonais du Manga, avec ses propres codes, ses propres héros. « Le Manga n’est pas une menace pour notre culture. Au contraire, c’est à travers le manga que nous allons parler de nous », insiste Beang. Leur rêve ? Voir naître des sagas made in Gabon, inspirées de nos récits, nos combats, nos héros oubliés.
Peut être que demain, les grandes icônes de la bande dessinée africaine naîtront ici, entre deux stands de cosplay et une planche de BD signée par un gabonais. C’est ce pari un peu fou qu’OTAKU N CO est en train de tenter.
