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    AccueilActualitéPolitique« J’ai dit non au prince qui voulait devenir roi » : Le retour fracassant de Brice Laccruche Alihanga

    « J’ai dit non au prince qui voulait devenir roi » : Le retour fracassant de Brice Laccruche Alihanga

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    De l’ombre d’une cellule insalubre à la lumière d’un plateau télévisé, Brice Laccruche Alihanga livre un témoignage glaçant et politique. Ancien directeur de cabinet d’Ali Bongo, il revient à la vie publique avec une parole libérée, accusatrice, et un message de rupture. Sur TV5 Monde Afrique, il dévoile les dessous d’un système qu’il qualifie de « cartel » et plaide pour un nouveau départ politique.

    L’image de l’homme brisé, mais debout, domine dès les premières secondes de son intervention : « Vous avez devant vous un homme qui revient de l’enfer ». Incarcéré durant quatre années dans des conditions inhumaines — « une cellule de six mètres carrés, sans visite, sans lecture, sans promenade » — Laccruche Alihanga évoque la perte de 40 kilos et un cancer du côlon contracté en détention. 

    Le système Bongo-Valentin : une « mafia »

    Mais c’est aussi la perte de proches, également embastillés, qu’il rappelle avec émotion. Ce retour en politique, il le dit mûri, pesé, non dans une quête de revanche, mais dans celle de vérité.

    Accusé de complicité avec le régime Bongo dont il fut l’un des piliers, Laccruche assume : « J’ai fait partie de ce système. J’ai pensé profondément qu’on pouvait changer les choses en interne. »

    Mais très vite, il en décrit les rouages comme ceux d’un « cartel » dont « on ne sort que par la mort ou la prison ». Il dit avoir payé de sa santé, de sa liberté, et de ses biens. « Ce système, c’est la prison ou la tombe », affirme-t-il, dressant le portrait d’un pouvoir clanique et sans pitié.

    Un affrontement avec la dynastie Bongo

    Le passage le plus saisissant est sans doute celui où il raconte sa confrontation avec le fils d’Ali Bongo : « Nourredin Bongo m’a dit : “Mon grand-père était président, mon père est président, moi je le serai. Est-ce que tu es avec moi ou contre moi ?” ». Sa réponse — « j’ai dit non » — est, selon lui, ce qui a scellé son sort : « J’ai signé mon arrêt de mort »déclare-t-il.

    Désormais conseiller stratégique au sein du parti présidentiel, l’Union des bâtisseurs, il se défend de tout retour opportuniste : « Je ne suis pas totalement de retour dans la politique. J’accompagne une nouvelle dynamique»Il insiste sur le renouvellement générationnel : « 95 % des cadres du parti sont nouveaux. » Et sur la volonté d’inclusion qui l’anime : « J’ai toujours milité pour l’inclusion, pour la participation des jeunes. »

    Pas de pardon sans justice

    Alors que certains appellent à une commission Vérité, Justice et Réconciliation, Laccruche reste prudent : « Il faut instruire les dossiers correctement, auditionner les témoins, et que chacun assume. »

    Lui-même se dit prêt à assumer. « Je me suis rendu à Libreville pour mon procèsLe Gabon est mon pays, j’ai assumé ma responsabilité », argue-t-il. Non sans appeler de ses vœux à une justice équitable, y compris pour ceux « qui sont à Londres et qui se font passer pour des victimes ».

    Entre mea culpa et mise en garde

    Loin de tout angélisme, il reconnaît ses erreurs : « J’aurais pu faire mieux. Par manque de temps, par manque de sagesse ».Mais il s’élève contre l’impunité de ceux qui l’ont, selon lui, persécuté. « Mes bourreaux sont libres aujourd’hui et essaient de se victimiser », dénonce-t-il.

    Avec cette intervention, Brice Laccruche Alihanga fait bien plus qu’un retour médiatique : il ouvre un front, personnel et politique, contre le passé. Victime pour les uns, stratège pour les autres, sa voix compte désormais dans le débat sur le Gabon de demain. « Si mon exemple peut éviter certaines erreurs du passé, alors j’aurais fait bon œuvre », dit-il. L’histoire, désormais, le jugera.

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