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    AccueilActualitéSociété« Gabonisation » des activités de petite envergure : un défi de formation et de financement

    « Gabonisation » des activités de petite envergure : un défi de formation et de financement

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    Le gouvernement gabonais a récemment interdit aux opérateurs étrangers l’exercice de certains petits métiers, une décision applaudie. Pour qu’elle porte ses fruits, elle devra s’accompagner d’une formation pratique et d’un accès facilité aux financements pour les Gabonais.

    Lors du Conseil des ministres du 12 août 2025, le gouvernement a dressé un constat sans appel : le commerce informel, bien que dynamique, échappe souvent au cadre légal et pénalise les entrepreneurs nationaux, en particulier les jeunes et les femmes. Or, une grande partie de ces activités est dominée par des opérateurs étrangers.

    Une nouvelle mesure décisive

    Pour rééquilibrer la situation, il a été décidé d’interdire à ces derniers l’exercice de certains métiers de petite envergure. Cette mesure vise le commerce de proximité, l’envoi d’argent non agréé, la réparation de téléphones et de petits appareils, la coiffure et les soins esthétiques de rue, mais aussi l’orpaillage artisanal non autorisé, l’intermédiation informelle dans l’achat des récoltes et l’exploitation de petits ateliers ou de machines de jeux sans enregistrement.

    Cette mesure sera mise en œuvre progressivement, avec une période transitoire et l’appui des collectivités locales. L’objectif est clair : offrir aux Gabonais l’opportunité de reprendre la main sur ces activités, tout en bénéficiant d’un accompagnement technique, fiscal et financier.

    La formation, un préalable indispensable

    Cependant, décréter ne suffit pas. Pour que les Gabonais s’approprient réellement ces secteurs, il faut d’abord les préparer. La première étape est la sensibilisation et la formation populaire de masse. Un vendeur de quartier, par exemple, doit savoir gérer ses stocks, calculer sa marge et fidéliser sa clientèle. De petites formations rapides sur la comptabilité, la gestion, le marketing et l’approvisionnement peuvent transformer une activité informelle en véritable microentreprise rentable.

    Ensuite, l’accès aux écoles techniques et professionnelles doit être élargi. Aujourd’hui, les concours sélectifs limitent le nombre de jeunes formés. L’urgence commande des formations courtes (moins de deux ans) et accessibles à tous, notamment dans la réparation électronique, la coiffure ou la gestion de points de transfert d’argent. Dans ce dernier cas, des modules plus solides seront nécessaires pour maîtriser les mécanismes financiers et assurer la confiance des usagers.

    Le financement, le nerf de la guerre

    Même formés, les futurs entrepreneurs ont besoin de capitaux de démarrage. C’est pourquoi l’accès au microcrédit à faible taux d’intérêt doit être massifié. Une politique nationale de microfinance, avec des procédures allégées et un suivi rapproché, pourrait permettre à de nombreux jeunes et femmes de se lancer.

    Prenons l’exemple de la réparation de téléphones : il suffit d’un petit atelier, d’un équipement de base et d’un stock de pièces détachées. Avec un microcrédit bien géré, un jeune peut très vite rentabiliser son investissement. De même, dans la coiffure et l’esthétique, une aide financière modeste permet d’acheter du matériel professionnel et d’aménager un espace digne, loin de la précarité de la rue.

    La décision du gouvernement est une étape décisive pour redonner aux Gabonais le contrôle de leur économie de proximité. Mais pour qu’elle produise ses effets, il est impératif de former rapidement les entrepreneurs locaux, d’ouvrir les portes des écoles techniques et, surtout, de financer largement les initiatives locales. C’est à ce prix que le pays pourra transformer cette mesure en un véritable levier de croissance inclusive et durable.

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