À l’occasion de la Journée internationale des veuves, célébrée cette année à Franceville dans la province du Haut-Ogooué, le ministère de la Femme, de la Famille et de la Protection de l’Enfance a organisé plusieurs activités autour du thème : « Les valeurs familiales, la gestion du deuil et la dignité du défunt ». Une manière de donner la parole aux femmes encore trop marginalisées, confrontées à des formes de violences économiques, sociales et culturelles.
D’après ONU Femmes, plus de 258 millions de veuves vivent dans le monde, dont 115 millions dans une extrême pauvreté. Au Gabon, les données restent incomplètes, mais les associations locales alertent sur des cas fréquents d’expropriations illégales, d’isolement social et d’absence de soutien moral et économique. Le veuvage s’accompagne trop souvent d’une perte de droits fondamentaux.
Un message fort de la Cinquième République
La ministre de la Femme, de la famille et de la protection de l’enfance, Élodie Diane Fouefoue épouse Sandjoh a réaffirmé dans une allocution que : « Le Gabon, dans cette cinquième République entend devenir une référence en matière de protection juridique et sociale des veuves ». A cette fin, trois priorités ont été énoncées : briser le silence, reconnaître les droits patrimoniaux des veuves et renforcer l’accompagnement humain et matériel, en particulier dans les familles et communautés.
![[Gabon : Société] Vers un renforcement de la protection des veuves 1 [Gabon : Société] Vers un renforcement de la protection des veuves](https://gabonclic.info/wp-content/uploads/2025/06/WhatsApp-Image-2025-06-24-at-15.18.51.webp)
La ministre a insisté sur l’importance d’une approche équilibrée entre traditions et modernité. Les valeurs gabonaises, comme la solidarité intergénérationnelle, le respect des défunts et le soutien aux endeuillés, doivent servir de fondement à une meilleure inclusion sociale. Toutefois, certaines coutumes doivent évoluer pour cesser d’être un prétexte à des abus.
L’État de droit comme rempart contre les abus
Face aux violences subies par certaines veuves, l’État se doit de garantir un accès réel à la justice. Les auteurs de maltraitances qu’elles soient psychologiques, physiques ou économiques doivent être poursuivis et sanctionnés. La ministre Élodie Diane Fouefoue épouse Sandjo appelle la communauté nationale à faire de la justice un outil accessible, rapide et équitable pour toutes les femmes concernées.
![[Gabon : Société] Vers un renforcement de la protection des veuves 2 [Gabon : Société] Vers un renforcement de la protection des veuves](https://gabonclic.info/wp-content/uploads/2025/06/WhatsApp-Image-2025-06-24-at-15.19.42.webp)
Prévenir par l’information juridique
Le gouvernement devrait envisager la mise en place de séances de sensibilisation dans les mairies avant le mariage civil, afin d’informer les femmes et même les hommes sur leurs droits en matière de succession, de gestion des biens et de protection légale. Cette éducation préventive est vue comme une condition essentielle d’un véritable changement social et juridique.
Reconnaître et encadrer le mariage coutumier
Depuis décembre 2020, le Gabon a légalisé le mariage traditionnel avec une dot plafonnée à 1,5 million de francs CFA, pourtant ce pan du mariage demeure sans véritable cadre d’application. En l’absence de suivi institutionnel, de nombreuses femmes mariées selon les traditions se retrouvent sans protection juridique en cas de veuvage.
Élodie Diane Fouefoue épse Sandjoh devrait prendre cette question à bras-le-corps, afin que la reconnaissance du mariage coutumier cesse d’être une loi sans effet sur le terrain. Il urge de mettre en place une institution coutumière pour accompagner les veuves dans le respect de leurs droits et aussi dans le respect des traditions.
