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    [Gabon : Opération déguerpissements] Les commerçants des Charbonnages réclament un plan de réaménagement

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    Le carrefour des Charbonnages, à côté de l’échangeur, naguère constamment animé, à l’allure d’un marché, est devenu méconnaissable ces derniers jours. Comme sur plusieurs sites à travers la commune de Libreville, les autorités y ont lancé l’opération de déguerpissement. Les commerçants et autres usagers du site ont dû plier bagages.

    Une commerçante peine à comprendre ce qui lui arrive. « Ils sont venus comme ça et m’ont dit de partir sans d’autres formes de procès. Pourtant, cela fait plus de dix ans que je vends ici», raconte Nadège, vendeuse de friperie. « Je veux bien qu’on aménage la ville, mais nous aussi on a besoin de vivre. Là, je me retrouve sans rien », se plaint-elle.

    Sur la chaussée, c’est le même constat : des étals détruits, des marchandises renversées, entraînant amertume et contrariété parmi les usagers du site. « Le développement, c’est bien, mais on ne peut pas moderniser la ville en écrasant les gens », lance Germaine, qui écoulait des produits alimentaires au bord de la route. « On a investi avec nos petits moyens, et du jour au lendemain, on rase tout. On va où maintenant ? » Interroge-t-elle, alors que plusieurs vendeuses, comme elle, n’ont même pas eu le temps d’enlever leurs marchandises. « Ils sont arrivés le matin, on n’a même pas pu récupérer nos affaires », se plaint Aïcha, vendeuse de fruits, qui ajoute : « Je nourris cinq enfants avec ce boulot. Maintenant, je fais comment ? »

    [Gabon : Opération déguerpissements] Les commerçants des Charbonnages réclament un plan de réaménagement

    Même colère du côté de Dieudonné, un réparateur des téléphones, installé sur le site depuis des années : « Ce n’est pas qu’on est contre le changement. Mais il faut le faire correctement. Nous traiter comme ça, ce n’est pas normal », a-t-il déclaré.

    Quant à Clarisse, elle n’a plus de place fixe pour son commerce. « Je me promène avec mon sac à dos rempli de marchandises, comme si j’étais une vendeuse à la sauvette. Ce n’est pas une vie. On nous parle de réforme, mais là, on dirait que nous, on ne nous  compte pas », déplore-t-elle. Comme elle, plusieurs commerçants déguerpis demandent juste à être considérés. Pour eux, réaménager la ville ne veut pas dire écraser les plus faibles.

    Du côté des pouvoirs publics, notamment les agents de la mairie de Libreville, cette situation d’installation abusive sur les trottoirs n’a que trop durée. Depuis plusieurs années, les occupants de l’espace public ont toujours été priés de débarrasser les trottoirs, mais cet appel semble tomber dans des oreilles de sourds. Aujourd’hui, avec la volonté des plus hautes autorités, en tête desquelles, le chef de l’Etat, Brice Clotaire Oligui Nguema, l’ordre sera rétabli à Libreville.  Il ne sera plus possible de laisser des gens, sous n’importe quel prétexte, occuper les trottoirs et même la chaussée indûment.

    Selon un agent municipal sur les lieux du déguerpissement : « La rue n’a jamais été un lieu d’établissement pour un commerce, quel qu’il soit. Les commerçants installés, d’une manière totalement anarchique, savent très bien qu’ils ne devraient pas être sur cette place, mais comptant sur le laisser-aller des anciennes autorités, ils pensent pouvoir s’imposer au nouveau gouvernement. C’est une erreur », reconnaît-il, avant de conseiller aux vendeurs sur place de récupérer leurs marchandises et de décamper le plus rapidement possible.

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