Taxes détournées, comptes opaques, profits bancaires exorbitants : sous Ali Bongo, les caisses de l’État étaient pillées. Aujourd’hui, la circulaire ministérielle N°000803/MTMML/CAB-ME du 6 août 2025 sonne la fin de l’ère des ‘roitelets’ et le retour des fonds publics au Trésor.
Sous le règne d’Ali Bongo Ondimba (2009-2023), la gestion des finances publiques au sein du Ministère des Transports, de la Marine Marchande et de la Logistique relevait du chaos organisé. Les taxes et redevances, censées alimenter les caisses de l’État, étaient systématiquement détournées par les dirigeants des organismes sous tutelle. Ces « roitelets » ont érigé un système de prédation : missions fictives, travaux fantômes, frais de représentation abusifs, et rétrocommissions occultes.
Des milliards détournés vers des banques privées
Les centaines de milliards de FCFA générés par des entités comme l’OPRAG, la Marine Marchande ou le Conseil Gabonais des Chargeurs (CGC), la Compagnie Nationale de Navigation (CNNII), l’Agence Nationale de l’Aviation Civile (ANAC) HASFALM, ARTF, SOGATRA, ASECNA atterrissaient dans des banques privées, locales ou offshore, plutôt qu’au Trésor Public.
Résultat : des profits records pour les établissements bancaires, tandis que les routes, écoles et dispensaires restaient en chantier. Chaque début d’année, les bilans financiers de ces banques faisaient état de bénéfices faramineux, nourris par l’argent du contribuable.
La circulaire ministérielle du 6 août 2025 : la révolution de l’orthodoxie financière
Le ministre d’État Ulrich Manfoumbi Manfoumbi a mis fin à cette gabegie par une circulaire historique (N°000803/MTMML/CAB-ME), datée du 6 août 2025 et adressée aux directeurs généraux des services centraux et organismes sous tutelle.
Le texte est sans équivoque : « Le paiement de toutes les taxes, redevances et contributions […] doit être effectué exclusivement aux réseaux comptables du Trésor Public. Tout manquement […] fera l’objet de sanctions disciplinaires ». Il ne sera donc plus question pour les Directeurs généraux des services centraux et les responsables des organismes sous tutelle d’ouvrir des comptes parallèles dans les banques privées ou de transporter des mallettes de millions de FCFA dans le but de corrompre le ministre comme sous Ali Bongo Ondimba.
Une nouvelle ère de transparence pour le Gabon
Cette mesure s’inscrit dans la « réforme structurelle de la gouvernance des entreprises publiques » évoquée lors du Conseil des ministres du 12 août 2025. Elle vise à imposer le compte unique du Trésor, une avancée majeure pour l’assainissement des finances publiques, promue par le président Oligui Nguema.
Après 14 ans de dilapidation, le Gabon tourne une page. La circulaire de Ulrich Manfoumbi marque un retour à la transparence, où l’argent public servira enfin l’intérêt général.
