Au Gabon, le bwiti est bien plus qu’une pratique religieuse : il constitue un véritable patrimoine spirituel et identitaire. Pourtant, certaines pratiques soulèvent des interrogations, notamment après des décès ou l’apparition de troubles mentaux constatés lors de certains rituels.
Lors d’une conférence de presse tenue le 23 août à Libreville, Maître Akam Angang, spécialiste de la tradition bwitiste, a insisté sur l’importance d’une formation rigoureuse des initiateurs et guérisseurs. « Les gens doivent prendre le temps d’apprendre correctement. Il ne faut pas se presser ni considérer cette pratique comme un simple calcul comptable », a-t-il expliqué. Selon lui, le guérisseur soigne les maux du corps, tandis que l’initiateur guide vers le monde invisible : deux rôles distincts souvent confondus par ceux qui cherchent à exploiter la tradition plutôt qu’à la transmettre.
L’usurpation de ces techniques peut avoir de lourdes conséquences, tant sur les familles que sur la réputation de certains pratiquants. Maître Akam Angang a donc proposé la création de structures de contrôle, comme un Conseil national des rites et traditions, « Ce conseil doit mettre en place des outils permettant de répertorier les maîtres ngangas authentiques et de protéger la tradition », a-t-il souligné. Avant d’ajouter : « La spiritualité bwitiste est infinie et fait partie intégrante de notre identité. Il est de notre devoir de la préserver avec sérieux et respect ».
Cette initiative souligne le besoin d’un encadrement rigoureux pour protéger la vie des participants et maintenir l’intégrité de ce patrimoine spirituel, qui reste une richesse infinie pour le Gabon.
