En ce début d’année scolaire, les vacataires de la formation professionnelle du Gabon interpellent le président de la République dans une lettre ouverte poignante. Sans salaires depuis des mois, ils dénoncent une situation insoutenable : « nos poches sont vides depuis plusieurs mois », écrivent-ils, réclamant leur dignité et la survie de leurs familles.
L’année scolaire s’ouvre dans la douleur pour les vacataires de la formation professionnelle au Gabon. Dans une lettre ouverte datée du 30 août 2025 et adressée au président de la République, le collectif des enseignants vacataires tire la sonnette d’alarme. Ces hommes et femmes, piliers de l’éducation professionnelle, affirment enseigner « des milliers de jeunes Gabonais » dans des centres de formation de Libreville, Port-Gentil, Franceville, Oyem, Koula-Moutou ou encore Makokou. « Nous le faisons avec le cœur et l’amour, mais nous ne sommes pas rémunérés en retour », affirment-ils, voyant leur engagement bafoué.
Face à l’indifférence persistante, le ton est grave. « Beaucoup d’entre nous n’ont que ces vacations comme principal revenu », expliquent les vacataires. Conséquence : incapacité d’acheter les fournitures scolaires de leurs propres enfants, familles désemparées, moral au plus bas. « Nous voici en pleine rentrée scolaire… dans l’incapacité d’acheter les fournitures scolaires à nos enfants et de payer leur scolarité », s’indignent-ils.
Un plaidoyer qui interpelle directement le chef de l’Etat
La lettre, marquée par un désarroi profond, prend la forme d’un plaidoyer direct adressé au chef de l’État. Trois questions brûlantes sont posées : « Arrivez-vous à dormir tranquille alors que vous savez que des pères et des mères de familles, des enseignants et des formateurs ne sont pas rémunérés pour leur travail ? » ; « Est-ce que vous assumerez que nos enfants ne soient pas scolarisés cette année à cause de ces vacations non payées ? » ; et enfin : « Le calvaire que nous vivons actuellement, c’est ce que la 5e République nous promet pour les 6 ans, 9 mois à venir ? »
Au-delà de la dénonciation, les vacataires exigent des actes concrets et immédiats. « Les actes valent mieux que les paroles… Nous voulons recevoir notre dû immédiatement. Nous voulons retrouver notre dignité », clament-ils.
Cette lettre ouverte résonne comme un avertissement au sommet de l’État. Car au-delà d’une revendication salariale, elle pose une question cruciale : quelle crédibilité accorder à une République qui laisse ses enseignants survivre dans la précarité la plus totale, alors même qu’ils sont les bâtisseurs du savoir et de l’avenir des jeunes Gabonais ?
