Les agents du ministère du Tourisme sont en grève illimitée depuis le 28 août 2025. Ils dénoncent le non-respect des engagements du ministère et exigent l’application des textes réglementaires de leur secteur.
Le mouvement social, suspendu en avril après l’ouverture d’un dialogue, a repris suite à l’échec d’une commission tripartite. Prévue pour un mois, la concertation a finalement duré cinq mois. Au terme de ce processus, les textes élaborés n’ont toujours pas été transmis par le ministère du Budget à celui du Tourisme.
« Tous les engagements qu’il est en train de prendre ne sont jamais respectés. Nous demandons simplement l’application de la loi et la matérialisation des promesses », déclare Axelle Carla Legnongo, présidente du Syndicat national des agents publics du tourisme (SNAPTOUR).
Les revendications des grévistes
Les grévistes réclament l’application stricte de la loi 034/2020 sur la réglementation du secteur touristique. Ils exigent aussi la traçabilité des recettes dans les caisses de l’État, le respect des lois et des promesses ministérielles, ainsi qu’une meilleure gouvernance de l’Agence gabonaise de développement et de promotion du tourisme et de l’hôtellerie (AGATOUR). Cette dernière est privée de conseil d’administration depuis environ deux ans.

Mobilisation du SNAPTOUR au ministère du Tourisme pour exiger l’application de la loi et la transparence des recettes.
« Aujourd’hui, au ministère, on ne sait plus qui fait quoi. Tout semble concentré au cabinet du ministre », déplore la syndicaliste Legnongo. Selon elle, cela crée une opacité autour des recettes du secteur. « On ne sait pas pourquoi les recettes vont dans un compte BGFI et non dans les caisses de l’État », fustige-t-elle.
Un manque de dialogue social
Malgré une rencontre avec le ministre, celui-ci a renvoyé la responsabilité au ministère du Budget. Pour les agents, cette situation est un refus de dialogue social. « Même la caravane touristique n’est pas encadrée. Nous voulons un cadre juridique clair et la transparence dans la gestion des recettes », insiste la syndicaliste.
Alors que le tourisme est censé être un levier de diversification économique, ce blocage administratif et ce climat social tendu révèlent les difficultés structurelles d’une administration en quête de cohérence et de transparence.
