L’alerte d’un retour d’une vague de Covid-19, sous la forme du variant XFG, surnommé « Frankenstein », secoue le pays. L’information n’a pas été diffusée par les canaux officiels, mais par une vidéo virale du Dr. Wenceslas Yaba, Coordonnateur général du Samu social gabonais. Cette sortie non protocolaire a contraint le ministère de la Santé à publier un communiqué pour rassurer, bien qu’il ait confirmé la présence du virus.
Depuis près d’un mois, un nombre croissant de Gabonais se plaignent d’une « grippe » particulièrement forte et persistante. Malgré ces plaintes et le constat de professionnels de santé sur le terrain, aucune communication officielle n’avait été émise pour informer ou rassurer la population sur cette recrudescence de symptômes respiratoires.
L’alerte du terrain face au silence
Il a fallu l’intervention du Dr. Yaba pour déclencher une réaction officielle. Le médecin a simplement exposé la réalité. « Cette fameuse grippe qui est là depuis trois semaines, c’est la Covid. COVID Frankenstein, un variant récent », a affirmé le Dr. Yaba. S’appuyant sur les tests positifs effectués au Samu (une trentaine de cas au siège, soit une quarantaine au total), il a légitimement tiré la sonnette d’alarme.
Il est essentiel de noter que le variant XFG n’est pas une invention. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a confirmé sa circulation depuis septembre dans plusieurs pays, notamment en France. Compte tenu des flux constants entre le Gabon et l’Hexagone, sa présence sur le territoire national n’est pas surprenante. Le Dr. Yaba a d’ailleurs tempéré en relevant comme l’OMS que le XFG « n’est pas tout aussi létal que les autres, mais il est tout à fait dangereux ». Il a appelé au calme, tout en insistant sur le respect des gestes barrières et la consultation en cas de symptômes.
Les chiffres du ministère : une méthode qui interroge
Le ministère de la Santé a finalement publié un communiqué pour rassurer, affirmant que la situation nationale « demeure sous contrôle » et ne présente « aucun caractère alarmant ».
Le communiqué, qui confirme la présence du Sars-Cov, met en lumière un décalage entre la surveillance et l’ampleur potentielle du phénomène.
Il indique que 45 594 cas suspects de grippe ont été enregistrés entre janvier et novembre 2025. Cependant, sur cet ensemble massif, les analyses n’ont été réalisées que sur un échantillon de 401 personnes. Ces tests ont révélé 17 cas positifs au Sars-Cov 2 (Covid) et 45 cas de grippe saisonnière. Cette méthodologie d’échantillonnage soulève une question fondamentale : si le ratio de 17 cas positifs est maintenu, le nombre réel de personnes infectées pourrait être bien supérieur aux chiffres officiels.
Le ministère maintient que la Covid-19 est désormais à caractère endémique et ne constitue « pas une urgence de santé publique ». Il appelle à la vigilance et au respect des gestes barrières habituels.
En l’absence de communication proactive sur la vague de grippe observée, l’alerte lancée par Dr. Yaba apparaît comme un catalyseur nécessaire, rappelant l’importance de la transparence et de la réactivité des autorités sanitaires.


