Le président Brice Clotaire Oligui Nguema a prononcé un discours marquant devant la 80ᵉ session de l’ONU, le 25 septembre, soulignant le succès de la transition pacifique au Gabon et lançant un appel pour une refonte des partenariats internationaux. Il a sollicité l’appui de l’ONU pour son plan national, visant à ancrer la stabilité politique dans une prospérité économique durable.
A la tribune onusienne, le chef de l’État est revenu sur les événements du 30 août 2023, affirmant que le processus a permis au Gabon de « renouer avec l’ordre constitutionnel ». Il a confirmé le calendrier électoral, avec la mise en place de l’Assemblée nationale et du Sénat au terme des élections législatives et locales en cours, qu’il juge comme une « étape décisive vers le rétablissement complet des institutions démocratiques ».
Exigence de justice économique pour l’Afrique
Le Président a fermement plaidé pour que l’Afrique cesse d’être un simple fournisseur de ressources. « Il n’est plus acceptable que les nations africaines demeurent cantonnées au rôle de simples pourvoyeurs de matières premières, dont d’autres fixent les prix et tirent les bénéfices », a-t-il martelé sans ambiguïté.
Il faut relever que depuis son arrivée à la tête au Gabon, Brice Clotaire Oligui Nguéma prend des mesures fortes pour que les matières premières extraites dans son pays soient désormais transformées sur place. C’est le cas du manganèse dont l’exportation du brut sera interdite à partir de janvier 2029. « Nous avons choisi de transformer nos ressources sur place, de créer des emplois chez nous et de bâtir des filières industrielles africaines », a-t-il déclaré, avant de lancer un appel aux partenaires : « Nous appelons les investisseurs à s’engager dans des partenariats équitables et respectueux, fondés sur la transparence, l’équité et le respect mutuel ».
Afin d’ancrer la stabilité politique dans une prospérité économique durable, Oligui Nguéma a sollicité un accompagnement renforcé pour le Plan de croissance et de développement du Gabon. Ce programme ambitieux met l’accent sur quatre leviers clés : « l’augmentation de nos capacités énergétiques, le renforcement des infrastructures, le développement du numérique et l’employabilité des jeunes », a-t-il indiqué.
Paix, climat et réforme du multilatéralisme
Abordant les crises globales, le chef de l’État a rappelé la responsabilité mondiale vis-à-vis du bassin du Congo, deuxième poumon écologique de la planète, dont le Gabon est un « gardien ». Il a plaidé pour un partenariat mondial équitable garantissant une juste rémunération des services écologiques rendus.
Enfin, il a réitéré que la paix et la justice internationale passent par un multilatéralisme renforcé et une réforme du Conseil de sécurité, afin que l’Afrique obtienne la « place légitime qui lui revient ». Il a également lancé un appel pressant en faveur de la paix dans plusieurs zones de crise (RDC, Soudan, Corne de l’Afrique, Sahel) et réaffirmé la position du Gabon pour la levée de l’embargo imposé à Cuba.
