Depuis la publication des résultats d’orientation en 6ᵉ, le 21 août 2025, les parents d’élèves sont en colère. En une seule journée, près de 400 recours ont été déposés auprès du Secrétariat d’orientation scolaire, universitaire et professionnelle ( SOSUP), car de nombreux parents dénoncent le non-respect de leurs choix.
Cette année, le ministère de l’Éducation nationale a introduit une nouvelle procédure d’orientation via la plateforme « e-Formation.net ». Elle concernait 49 640 élèves et privilégie l’orientation dans les 811 établissements publics avant de recourir, en cas de saturation, aux 2 285 établissements privés laïcs.
Mais plusieurs familles s’indignent : leurs enfants ont été orientés dans des collèges très éloignés de leur domicile. Une mère d’Owendo déplore que son fils ait été envoyé à Akanda, tandis qu’une autre parente explique que sa fille, scolarisée au centre-ville de Libreville, a été orientée au Lycée CIM Gabon, avec une école d’origine indiquée… à Ntoum. Ces anomalies suscitent des soupçons d’inégalités. Certains élèves bénéficieraient d’une prise en charge par l’État dans le privé, alors que d’autres familles doivent payer les frais.
Une commission d’orientation pour corriger les erreurs
Face à la polémique, Jérémie Mikombo, secrétaire permanent du SOSUP, a expliqué que « les élèves sont orientés en priorité dans les établissements publics. Ce n’est qu’en cas de saturation que certains sont orientés vers le privé, parfois pris en charge par l’État ».
Pour gérer les nombreux dysfonctionnements, la ministre de l’Éducation nationale, Carmelia Ntoutoume Leclercq, a annoncé une nouvelle approche. « Nous avons décidé de reprendre les choses en main et de revenir à la méthode traditionnelle, en mettant en place une commission d’orientation pour les classes de 6e. Elle sera composée du Sosup mais aussi des représentants des parents d’élèves, des syndicats et des chefs d’établissements. L’objectif est de gérer au mieux les dysfonctionnements qui ont été constatés, » a-t-elle déclaré.
Cependant, la procédure reste lourde pour les familles, qui doivent fournir des documents légalisés, ce qui entraîne de longues files d’attente dans les mairies. À quelques heures de la rentrée scolaire, la tension reste vive entre les familles et l’administration, laissant de nombreux parents dans l’incertitude quant à l’avenir de leurs enfants.
