De retour à Libreville ce matin, le président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, a accordé un entretien au ministre de l’Intérieur, Herman Immongault, au pavillon présidentiel. Objectif : s’informer directement de l’organisation et du déroulement du double scrutin du 27 septembre.
Un rendez-vous d’autant plus attendu que, lors de la tenue de ces élections, le chef de l’État se trouvait en déplacement officiel à Cuba. Censé être une étape clé vers le retour à l’ordre constitutionnel, ce scrutin a été marqué par de nombreuses irrégularités. On compte parmi elle : retards dans l’ouverture de certains bureaux de vote, arrivée tardive des cartes d’électeurs, actes de transhumance politique, destruction d’urnes dans certains bureaux de vote sans oublier les contestations de résultats dans plusieurs circonscriptions.
Ces dysfonctionnements rappellent, pour une partie de la classe politique, les pratiques du passé. L’ancien Premier ministre Raymond Ndong Sima, président de l’Alliance patriotique, a dénoncé dans un communiqué « une histoire qui repose sur la fraude et une compétition déloyale », estimant que « le pays est revenu à la case départ, comme avant le 30 août 2023 ». Une position partagée par d’autres figures. Guy Nzouba Ndama, président du parti Les Démocrates, a lui aussi fustigé « les mêmes schémas, les mêmes difficultés et les mêmes irrégularités que ceux dénoncés hier ».
Dans un climat politique où les attentes de transparence et d’équité restent fortes, la rencontre entre le chef de l’État et son ministre de l’Intérieur apparaît comme une première étape vers un nécessaire éclaircissement. Mais suffira-t-elle à restaurer la confiance dans un processus électoral largement contesté ?
