La promesse d’une nouvelle ère pour le Gabon est-elle une réalité pour la presse ? La convocation par la Direction générale des recherches (DGR), unité d’investigations de la Gendarmerie nationale, des journalistes du média en ligne Gabon Media Time, aux aurores de la Ve République, soulève des inquiétudes quant au respect de la liberté d’informer.
Dans un communiqué, le média révèle que son directeur de publication, Harold Leckat Igassela, et le contributeur Casimir Mapiya sont sommés de se présenter à la Direction Générale des Recherches (DGR) pour une « enquête pénale sans motifs ».
Cette démarche survient alors que le média fait déjà face à des poursuites judiciaires de la ministre Laurence Ndong. Gabon Media Time dénonce avec force cette « tentative de criminalisation de l’exercice journalistique », la considérant comme une violation flagrante de l’Ordonnance de 2018 qui dépénalise les délits de presse. Pour le journal, c’est un « grave précédent pour la liberté d’expression » qui fait planer un climat de peur et d’intimidation.
Face à cette menace, la rédaction a pris les devants en alertant les institutions nationales et internationales, de la Haute Autorité de la Communication (HAC) à l’Ambassade des États-Unis et à l’ONU. Un appel a aussi été lancé au Président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, pour qu’il agisse en tant que garant de la Constitution.
Gabon Media Time réaffirme son « attachement à un journalisme rigoureux, responsable et libre », tout en rappelant que de tels actes d’intimidation « ternissent l’image du Gabon » à l’international.
Cette affaire met le gouvernement de la 5e République face à ses responsabilités et pose un défi clair à l’indépendance de la presse gabonaise.
