Dans une publication sur les réseaux sociaux, Marlène Essola Efoutame, avocate et proche de l’opposant Bilie-By-Nze, interpelle directement le président Brice Clotaire Oligui Nguema. Elle dénonce publiquement ce qu’elle qualifie de « fragilisation de l’État de droit » par la Haute juridiction, accusée de faire du « deux poids deux mesures » dans le traitement des candidatures aux élections.
L’avocate a choisi les plateformes numériques pour adresser sa « note d’alerte » au chef de l’État, seule personne en mesure de corriger les dérives institutionnelles.
Un procès en « sincérité » du scrutin
Dans son texte, Essola Efoutame, avocate, pointe du doigt des décisions de la Cour constitutionnelle qui contredisent sa propre jurisprudence et sapent la confiance des citoyens. Elle met en parallèle deux situations traitées de manière radicalement opposée : le parti RÉAGIR, dont la gouvernance bicéphale a conduit à l’invalidation de toutes les candidatures, et le Parti démocratique gabonais (PDG), l’ancien parti au pouvoir qui, malgré une gouvernance « identique », a vu les siennes validées.
Elle dénonce également le parti du président Oligui, l’Union démocratique des bâtisseurs (UDB), dont les candidatures ont été validées, malgré des « irrégularités manifestes ». Un recours du PDG contre l’UDB a été retiré de manière inexpliquée.
Une justice à géométrie variable ?
Maître Essola rappelle que « le pluralisme politique impose un traitement égal de tous les partis ». Elle cite la Cour constitutionnelle, qui a affirmé que « toute candidature déposée en violation des règles électorales doit être annulée », et que « la sincérité du scrutin est une exigence d’ordre public ». Elle pose des questions directes au président : « Pourquoi deux poids deux mesures entre RÉAGIR et le PDG ? » et « Comment un retrait de recours peut-il dessaisir la Cour sur une question touchant à la sincérité du scrutin ? »
L’avocate dénonce un « laxisme » de l’institution qui « se cache derrière les arrangements entre politiques », créant une « rupture de confiance » et fragilisant la démocratie. Elle en appelle au président Oligui Nguema pour que sa « parole corresponde aux actes » et demande à la Cour constitutionnelle de « clarifier sa jurisprudence, garantir une application uniforme de la loi » et de « rétablir l’égalité de traitement entre tous les partis politiques. »
Pour elle, une « démocratie forte ne peut prospérer que dans l’impartialité et le respect strict de la loi.»
En interpellant le président, Maître Essola met en lumière une possible alliance de l’UDB et du PDG. Ce test pour le pouvoir en place pourrait amener le peuple gabonais à rejeter le parti présidentiel, s’il s’acoquine avec une entité politique pourtant vomie par une large frange de la population.
L’avenir de la démocratie gabonaise repose désormais sur la réponse à cette note d’alerte dont l’esprit n’est pas bien loin de ce que pense la majorité des Gabonais.
