La capitale malienne est confrontée à une situation alarmante depuis quelques jours : une augmentation brutale des prix du carburant doublée d’une pénurie sévère dans de nombreuses stations-service. Cette situation explosive fait craindre une paralysie des activités économiques et un impact direct sur le quotidien des Bamakois.
Le constat est sans appel, comme l’a relevé notre équipe d’enquête dans plusieurs quartiers, allant de Sénou à Sirakoro-Méguétan, jusqu’à Faladié. Aux abords des grands axes, les stations-service affichent un manque criant de carburant, ou sont prises d’assaut par de longues files indiennes de motocyclistes et de conducteurs.
L’inquiétude est palpable chez les usagers. Interrogés, plusieurs d’entre eux ne cachent pas leur désarroi. « C’est devenu sérieux, on ne peut avoir de l’essence, même avec l’augmentation du prix », lâche l’un d’eux. « Sans l’essence, toutes les activités dans les villes seront paralysées. Comment allons-nous faire pour nous rendre au travail sans nos engins ? », s’interroge un autre conducteur.
Une flambée bien au-delà du plafond officiel
Malgré les avertissements des autorités visant à faire respecter le prix plafond fixé, la réalité du marché est tout autre. Si le litre d’essence se négocie officiellement entre 775 FCFA et 800 FCFA dans une majorité de stations à Bamako, des reportages font état de prix atteignant jusqu’à 2000 FCFA le litre dans certaines zones plus reculées de la capitale. Cette augmentation, jugée « expresse » et non autorisée par les autorités, met en péril le budget des ménages et des transporteurs.
Selon nos informations, la cause principale de cette hausse brusque des hydrocarbures est directement liée à la menace sécuritaire sur les axes d’approvisionnement du pays. Des groupes terroristes mènent des actions ciblant les transporteurs, notamment en coupant les routes, en procédant à des enlèvements, et en incendiant les citernes d’essence. Ces attaques perturbent gravement la chaîne logistique et l’acheminement du carburant vers la capitale.
La situation requiert une réponse rapide des autorités pour sécuriser les routes et stabiliser l’approvisionnement, afin d’éviter une crise économique et sociale plus profonde à Bamako.
