Sous la Ve République, le Gabon entend faire de la liberté de la presse un socle de sa nouvelle gouvernance démocratique. Le président Oligui Nguema a reçu Reporters Sans Frontières (RSF) pour tracer les lignes d’un partenariat inédit entre l’État et les acteurs des médias.
Le chef de l’État, Brice Clotaire Oligui Nguema, a accordé une audience le 9 septembre à une délégation de Reporters Sans Frontières (RSF), conduite par son directeur général Thibaut Bruttin, en présence du Mouvement national des amis de la liberté de la presse. L’entretien a porté sur l’évolution du Code de la communication, les conditions économiques des médias et la consolidation des acquis démocratiques.
Engagement présidentiel et avancées
Dès son accession au pouvoir, au cours d’une rencontre mémorable avec les Hommes des médias, le 03 septembre 2023, le général-président de l’époque avait affirmé que « la liberté de la presse est un pilier essentiel de la démocratie (…) La presse, c’est le quatrième pouvoir, nous allons vous rendre vos lettres de noblesse. Faites votre travail, faites-le bien ». Cette rencontre s’inscrit dans la continuité de cette promesse, réaffirmant sa volonté de bâtir un environnement médiatique à la fois libre et responsable.
Pour Thibaut Bruttin, trois priorités s’imposent : « D’abord, la question de l’économie des médias, qu’il faut consolider avec des politiques publiques plus efficaces. Ensuite, la nécessité d’une meilleure application du Code de la communication, afin d’éviter des convocations qui ressemblent à des procédures pénales. Enfin, célébrer la progression remarquable du Gabon dans le classement mondial de la liberté de la presse ».

Une photo de famille immortalisant un moment historique pour la presse gabonaise.
Le bond est en effet spectaculaire : en deux ans, le pays est passé de la 121ᵉ avant l’avènement de la Transition à la 41ᵉ place mondiale. Un progrès qualifié de « considérable » par RSF, qui voit dans le Gabon « un exemple possible en Afrique centrale pour l’épanouissement des médias ».
Très attentif aux observations de ses interlocuteurs, le président Oligui Nguema s’est dit « satisfait des progrès enregistrés », rappelant que la liberté de la presse doit aller de pair avec « rigueur professionnelle et respect des textes ».
Renforcer la presse pour consolider la démocratie
Ce 10 septembre 2025, sur sa page Facebook, le président de la République, chef de l’Etat a salué cette évolution. « Au cours des deux dernières années, le Gabon a mené des actions considérables en faveur de la liberté de la presse. […] Notre pays a réalisé un bond spectaculaire de 53 places dans le classement mondial de Reporters sans frontières, passant de la 94ᵉ position en 2023 à la 41ᵉ en 2025 », écrit-il.
Le chef de l’État a détaillé ses priorités : renforcer l’économie des médias, améliorer les politiques publiques, développer la coopération entre RSF et la Haute Autorité de la Communication (HAC), et garantir la formation ainsi que la protection des journalistes. « La liberté de la presse n’est pas seulement une déclaration symbolique, mais une réalité avec des effets concrets pour le Gabon », a-t-il insisté, avant de conclure : « Renforcer la presse, c’est renforcer la démocratie et servir dignement la nation ».
