En marge de la 9ᵉ Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD 9), le Gabon et le Bénin ont réaffirmé leur attachement à la fraternité. Une rencontre empreinte de franchise a permis de dissiper les malentendus récents, en abordant de manière directe la situation des ressortissants béninois au Gabon.
La vice-présidente du Bénin, Mariam Chabi Talata, et le ministre gabonais des Affaires étrangères, Michel Régis Onanga Ndiaye, se sont entretenus au Japon pour clarifier les récents événements. Au cœur de leurs discussions : l’incident survenu au marché central de Lambaréné, où un conflit autour de la redistribution des places commerciales avait été largement amplifié sur les réseaux sociaux.
Le Gabon dénonce l’amplification d’un « incident isolé »
Le ministre Onanga Ndiaye a tenu à contextualiser la situation, rappelant que la diversité était une richesse pour le Gabon, dont la population est composée d’un tiers de non-Gabonais. « Il y a eu un incident isolé à Lambaréné, sans violence, qui a été malheureusement amplifié sur les réseaux sociaux. Certains ont voulu en faire une affaire entre Gabonais-Béninois, alors que toutes les communautés y sont représentées », a-t-il précisé.
Soulignant l’absence de toute discrimination ciblée, le ministre a insisté sur la volonté d’apaisement du gouvernement : « Nous prenons des mesures souveraines, mais non discriminatoires. Ce n’est qu’une préférence nationale et nous n’avons aucun problème avec les Béninois. (…) Ce que nous souhaitons, c’est l’apaisement ». Il a également transmis un message de fraternité du Président Brice Clotaire Oligui Nguema à son homologue béninois, Patrice Talon.
Le Bénin met l’accent sur la sécurité de ses ressortissants
En réponse, la vice-présidente Mariam Chabi Talata a salué la transparence de son interlocuteur, tout en mettant l’accent sur la sécurité des ressortissants béninois.
« Il y a eu ces derniers temps des événements malheureux. Nous ne jugeons pas les mesures prises par les autorités gabonaises, mais ce qui nous préoccupe, c’est la sécurité et le bien-être des Béninois qui sont là-bas », a-t-elle déclaré. Elle a rappelé que cette préoccupation était mutuelle, soulignant qu’« aucun de nos pays n’a intérêt à s’opposer ».
Vers un partenariat durable et apaisé
Au-delà de l’incident, les deux personnalités ont convenu de poursuivre le dialogue pour renforcer les liens historiques et humains. Mariam Chabi Talata a appelé à « partager leurs expériences réciproques », notamment pour le développement des marchés et la lutte contre le chômage des jeunes. Dans un élan similaire, le ministre gabonais a relevé la solidité des relations entre les deux pays. « Il y a beaucoup de familles croisées, gabono-béninoises. Ce que nous voulons, c’est rassurer nos communautés et travailler dans la fraternité », a souligné Régis Onanga Ndiaye.
Cette rencontre à Yokohama a ainsi permis de lever les malentendus et de réaffirmer la volonté commune des deux nations de bâtir un partenariat basé sur l’apaisement, la solidarité et une intégration harmonieuse au service de leurs peuples.
