Le monde de la presse africaine a perdu une de ses voix les plus respectées. Crépin Ngangha, journaliste émérite et ancien directeur d’antenne d’Africa N°1, s’est éteint à Paris le 27 août 2025, à 66 ans. Sa disparition a provoqué une vive émotion, particulièrement pour ses proches. Sur sa page Facebook, Romuald Assogho Obiang, enseignant chercheur et ami du défunt, a rendu un hommage poignant, révélant la personnalité complexe et l’intégrité sans faille du journaliste.
Un journaliste passionné mais en retrait
Dans son témoignage, Romuald Assogho Obiang se souvient de sa rencontre avec un homme « chaleureux, convivial et patriote à Bordeaux ». Il décrit Crépin Ngangha comme un passionné du métier, dont la carrière épique a débuté à l’école de journalisme de Dakar. Il a notamment contribué à l’essor d’Africa N°1 dès son lancement en 1981, un média pour lequel son ami le voyait reprendre la tête afin de « rendre ses lettres de noblesse au métier de journaliste ».
Pourtant, malgré son immense talent et son expérience, Crépin Ngangha semblait s’être mis en retrait ces dernières années. Romuald Assogho Obiang se remémore leur dernière rencontre, où le journaliste lui confiait avec une certaine amertume : « Rom, nul n’ignore combien j’ai apporté ni combien plus je peux apporter à la communication. Tu sais qu’il faut mendier pour se faire une place dans ce pays (…) mais je ne sais pas mendier ». Cette citation témoigne de la droiture et des principes qui guidaient sa vie professionnelle, loin des compromissions politiques.
Une voix, un héritage, une passion
Le témoignage de Romuald Assogho Obiang est une ode à la passion et au professionnalisme de Crépin Ngangha. Il évoque les milliers de photographies : « un trésor engrangé tout au long d’une carrière », que le journaliste avait accumulées et qui n’ont jamais été exposées. Il mentionne aussi son engagement pour l’environnement avec son projet « Ogooué-Environnement ».
Le politologue termine son hommage par une phrase remplie d’émotion : « Et cette voix au timbre de velours si distinctif. Ne me dis pas qu’elle s’est tue à jamais ! » Une interrogation qui résonne en chacun de ceux qui ont eu la chance de l’écouter et de découvrir son travail. La mort de Crépin Ngangha est une perte immense pour le journalisme, mais son héritage de rigueur et d’intégrité reste une source d’inspiration pour la profession.
