Le duel tant attendu des élections législatives du 27 septembre dans le département de la Dola n’a pas tenu ses promesses de suspense. Présenté comme un affrontement fratricide et serré, il s’est soldé, selon les dernières tendances, par une victoire écrasante de Mays Mouissi de l’Union démocratique des bâtisseurs (UDB) sur Yves-Fernand Manfoumbi du Parti démocratique gabonais (PDG), avec un écart de plus de 2000 voix, déjouant tous les pronostics.
L’élection législative dans le chef-lieu de la Dola n’aura pas donné lieu à ce « combat de titans » âprement disputé qu’on imaginait. Selon les tendances qui se sont dégagées dès la soirée du scrutin, Mays Mouissi, nouvel arrivant sur l’échiquier politique local, s’est imposé avec une avance de plus de 2 000 voix sur son adversaire Yves Fernand Manfoumbi du PDG.
Une campagne acharnée
L’intensité de la campagne électorale avait pourtant laissé présager un score bien plus serré. Les deux « frères ennemis »de la Dola n’ont ménagé aucun effort. Manfoumbi, misant sur son ancrage local, avait fustigé son rival qu’il qualifiait de parachuté, déconnecté des réalités de Ndendé.
Face à ces attaques, Mays Mouissi, d’abord mesuré, a rapidement riposté en mettant en avant son rôle dans le développement de la ville de « Neuf-Routes » depuis un moment. Il a pointé du doigt le bilan catastrophique du parti de Manfoumbi, accusé d’avoir laissé Ndendé dans le dénuement total pendant des décennies, se positionnant ainsi comme l’homme du changement contre l’homme du passé.
La question des moyens et de la transhumance électorale
Au-delà des discours de campagne, plusieurs observateurs estiment que la différence s’est faite au niveau des moyens financiers des deux candidats. La veille du vote, l’arrivée de dizaines de bus en provenance de Libreville, transportant des centaines d’électeurs, a soulevé des questions. «Des personnes qui n’ont aucun ancrage au niveau de Ndendé, ni aucun intérêt», rapporte un habitant local, qui met en cause la responsabilité des deux candidats dans cette transhumance électorale.
La même source ajoute : «À la fin, c’est Mays qui aura transporté plus d’électeurs parce qu’ayant plus de moyens».
Depuis la soirée du 27 septembre, les tendances placent Mays Mouissi largement en tête dès le premier tour. L’intéressé a lui-même confirmé sa victoire ce 28 septembre sur sa page Facebook, annonçant les chiffres. «4164 voix pour Mays Mouissi (UDB), 2097 voix Yves-Fernand Manfoumbi (PDG). Merci pour votre engagement en faveur de l’alternance», a-t-il écrit.
Jusqu’ici, son adversaire Yves Fernand Manfoumbi n’a fait aucune déclaration publique. L’écart substantiel de plus de 2 000 voix aura laissé sur sa faim le public qui s’attendait à un duel historique.
