Les postiers ont dénoncé une situation intenable de salaires impayés lors d’une assemblée générale houleuse tenue le 23 septembre. Après quatre mois sans ressources, le Syndicat national de la Poste (Synaposte) brandit la menace d’une suspension immédiate du travail dès ce 25 septembre si les arriérés ne sont pas intégralement réglés.
Au cœur du conflit : les trois mois d’arriérés de salaire (juin, juillet et août), auxquels s’ajoute le mois de septembre, déjà entamé sans paiement. Face à l’urgence, l’organisation syndicale appelle les autorités à agir rapidement pour éviter une paralysie totale de l’entreprise publique.

La rencontre a également permis au Synaposte de clarifier sa position vis-à-vis d’un collectif d’employés qui s’est récemment exprimé au nom des travailleurs. Le syndicat a rappelé que seuls les délégués du personnel et l’organisation sont habilités à défendre les intérêts des postiers. « Ce collectif n’a aucune légitimité pour parler au nom du personnel », a martelé Mamboundou Davy, secrétaire général du Synaposte, dénonçant une tentative de confusion.
Situation dramatique et ultimatum
Les agents décrivent une situation dramatique qui se répercute sur leur vie quotidienne : expulsions de logements, scolarité des enfants menacée, malades sans soins. « Cela fait quatre mois que les postiers ont faim », a poursuivi le secrétaire général, insistant sur le fait que la dignité même des travailleurs est en jeu. Plusieurs rappels au gouvernement et à la direction générale de la Poste sont restés lettre morte, malgré les assurances données.
Si les salaires ne sont pas versés avant le 25 septembre, le Synaposte annonce qu’aucune activité, ni financière ni postale, ne sera assurée. « Nous ne faisons pas du bénévolat. La condition pour travailler, c’est le paiement des trois mois de salaire », a conclu l’organisation.
L’appel est désormais lancé directement à l’État, actionnaire unique de la Poste, pour qu’il débloque les fonds nécessaires et accélère le plan de restructuration de l’entreprise. Reste à voir si, cette fois, les postiers auront gain de cause.
