Le maire de Libreville, Pierre Mathieu Obame Etoughe, a reçu l’ambassadeur de Chine au Gabon, Zhou Ping, le 2 décembre, pour une rencontre stratégique. Au cœur de cette audience : la relance de la coopération décentralisée entre la capitale gabonaise et plusieurs provinces chinoises, avec un objectif clair et urgent. L’enjeu est de taille, car l’insalubrité s’est imposée comme le problème le plus criant de Libreville, autrefois surnommée « la belle ».
Dans les rues de Libreville, la réalité est sans appel. Quasiment aucun quartier n’est épargné par les signes d’une gestion urbaine défaillante : des tas d’ordures persistants, des caniveaux bouchés et le débordement des eaux usées.De Mont-Bouet à Nzeng-Ayong, en passant par les célèbres PK , le même décor désolant s’installe. Ce constat s’impose malgré les annonces récurrentes de modernisation du système de collecte, laissant les Librevillois percevoir un système public à bout de souffle.
Quand la propreté chinoise interpelle
C’est dans ce contexte de lassitude générale que l’ambassadeur Zhou Ping a fait une proposition qui a interpellé la municipalité. Il a invité le maire à visiter une province chinoise partenaire, spécifiquement reconnue pour son expertise « dans le domaine de la propreté de la ville ».
Cette suggestion souligne indirectement les limites actuelles de la gestion urbaine gabonaise. La Chine, forte de plusieurs métropoles classées parmi les plus propres et les mieux planifiées au monde, représente un modèle éprouvé. Libreville, qui peine à retrouver son éclat d’antan, cherche désormais à s’inspirer concrètement de ces expériences. Selon Zhou Ping, l’audience a surtout servi à « réactiver et renforcer les liens » avec des gouvernements locaux chinois déjà partenaires.

Les problèmes d’insalubrité persistent toujours.
Transformer les annonces en actions
La relance de ces liens sino-gabonais intervient dans un climat où les habitants n’observent toujours pas de changement tangible dans leur quotidien. Pourtant, les priorités restent connues : organiser une collecte efficace, assurer un suivi régulier et la responsabilisation des opérateurs, mener des actions de sensibilisation des populations, et rétablir une véritable gouvernance de proximité.
Pour l’heure, cette rencontre met en lumière la difficulté de Libreville à traduire ses nombreux partenariats internationaux en un cadre de vie propre pour ses citoyens. Reste à savoir si cette nouvelle dynamique permettra, enfin, de transformer les annonces en actions visibles… dans les rues, et non plus uniquement dans les communiqués officiels.


