Si, chaque fois que vous achetez une banane bien jaune, un poisson soi-disant « frais » ou un piment rouge vif venu du Cameroun, les atangas…vous ingériez un poison lent ? Et si, derrière l’abondance apparente des étals gabonais, se cachait une bombe sanitaire silencieuse ? Face à l’urgence, une question s’impose avec fracas : ne faudrait-il pas, tout simplement, interdire les produits alimentaires camerounais au Gabon ?
Le Gabon importe chaque année pour plus de 150 milliards de FCFA de produits alimentaires, selon les douanes et le ministère du Commerce. Cette dépendance repose en grande partie sur le Cameroun, qui inonde les marchés gabonais de bananes plantains, tomates, gombos, oignons, atangas, poivrons, et autres denrées de base. Cette situation s’explique par l’absence d’une agriculture locale forte, incapable de nourrir l’ensemble de la population.
Conséquence : chaque jour, des centaines de camions franchissent la frontière avec des produits certes abondants… mais potentiellement dangereux. Au-delà de leur aspect engageant, la réalité chimique de ces denrées est alarmante. Les vidéos virales, les témoignages de consommateurs malades, et les alertes des agences de sécurité sanitaire de la sous-région convergent toutes vers un constat : les pratiques agricoles camerounaises mettent en danger la santé des populations.
Le scandale du formol et la toxicité invisible
Parmi les substances les plus décriées, le formol (formaldéhyde), classé cancérigène depuis 2004, est utilisé de manière illégale pour faire mûrir des fruits en 24 heures, ou masquer la décomposition des poissons et viandes. Cette pratique, bien connue à Douala, Yaoundé ou Ebolowa, persiste. Pourquoi ? Parce que les commerçants recherchent le profit rapide, compensent l’absence de chaîne du froid, et profitent d’un contrôle sanitaire inefficace. Le formol, incolore et inodore à faible dose, passe souvent inaperçu. Résultat : des produits séduisants à l’œil, mais hautement toxiques, qui empoisonnent silencieusement les consommateurs.
Pesticides, mycotoxines et métaux lourds : un cocktail létal
Des analyses scientifiques montrent des niveaux dangereux de pesticides interdits, comme le DDT, dans le maïs, les haricots ou le piment, avec des risques de cancer, d’infertilité et de troubles neurologiques. D’autres produits comme le manioc, les arachides et le poisson fumé contiennent des mycotoxines, responsables de cancers digestifs et de retards de croissance. Quant au poisson fumé, souvent préparé avec des pneus ou des freins usagés, il est chargé en métaux lourds (plomb, cadmium), à l’origine de maladies cardiovasculaires et de toxicité chronique.
Le Gabon doit-il attendre un drame pour réagir ?
L’Agence gabonaise de sécurité alimentaire (AGASA), censée protéger les consommateurs, ne dispose d’aucun véritable laboratoire de contrôle à la frontière. À Eboro, seuls quelques tests aléatoires sont effectués, sans profondeur, ni fréquence. Pendant ce temps, des tonnes de produits à la toxicité certaine envahissent nos marchés.
Faut-il attendre une hécatombe sanitaire pour réagir ?
Le temps est venu d’avoir le courage politique de poser un moratoire, voire une interdiction, tant qu’aucune garantie de sécurité n’est apportée. À l’heure de la souveraineté alimentaire, le Gabon doit reprendre le contrôle de ce qui finit dans l’assiette de ses citoyens. Faute de quoi, nous continuerons à mourir à petit feu, la bouche pleine.
