Le Conseil des ministres a adopté, ce 12 août 2025, un projet d’ordonnance d’amnistie générale. Cette décision, saluée comme un pas de géant vers la réconciliation nationale, va permettre la libération très attendue du lieutenant Kelly Ondo et de ses compagnons, arrêtés à la suite de leur tentative de coup d’État en janvier 2019.
Depuis le coup d’État d’août 2023, la libération du lieutenant Kelly Ondo était une demande populaire. Pour une grande partie de la population gabonaise, l’action menée le 30 août par le général Oligui Nguéma s’inscrivait dans la logique du coup d’État manqué de 2019. Les deux événements avaient le même objectif : libérer le Gabon du clan Bongo. Dans ce contexte, la détention prolongée de Kelly Ondo était jugée incompréhensible.
Un geste de réconciliation très attendu
Toutefois, lors d’une rencontre avec les habitants de Mitzic, ville natale de Kelly Ondo, le général Oligui Nguéma avait répondu à la demande insistante de la population. Il avait rappelé qu’il ne pouvait l’oublier, expliquant que c’était lui qui l’avait reçu à la Garde républicaine et qu’il le considérait comme son « petit frère ». En tant que président de la Transition, il avait appelé à la patience, insistant sur l’indépendance de la justice, pour que les choses se fassent dans les règles de l’art. C’est désormais chose faite. Avec ce projet d’ordonnance, le gouvernement a fourni le cadre légal qui faisait défaut.
Le texte, dont la teneur a été rendue publique, est sans équivoque. Il vise à accorder une amnistie totale aux auteurs, coauteurs et complices des événements liés au coup d’État du 30 août 2023, mais aussi à la tentative avortée de 2019.
Les implications concrètes de l’amnistie
« L’amnistie couvre les infractions de droit commun et celles contre la sûreté intérieure ou extérieure de l’État liées à ces événements, y compris les fautes passibles de sanctions disciplinaires ou professionnelles », précise le communiqué final du Conseil des ministres. Concrètement, cela signifie la libération des personnes détenues, l’annulation des condamnations et l’effacement de toute trace dans les dossiers.
En annulant les condamnations et les poursuites pour les faits liés à ces événements, le Gabon s’offre une occasion de tourner la page. Ce geste fort, qui exclut les crimes économiques et les violations des droits de l’Homme, est un signal d’unité et d’espoir pour l’avenir. La libération de Kelly Ondo et de ses compagnons incarne concrètement cette volonté d’apaisement et de réconciliation nationale.
