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    Gabon : Transformation locale du manganèse, Oligui Nguéma fait plier Eramet 

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    Reçu au palais présidentiel d’Oyem, le 17 juillet 2025, par le président de la République, le directeur général d’Eramet, Paulo Castellari, a finalement annoncé que le groupe minier pourrait accompagner le Gabon dans la transformation locale de son manganèse.

    Le pessimisme affiché par la présidente du groupe Eramet, Christel Bories, quant à la mise en pratique de la décision relative à l’interdiction de l’exportation du manganèse brut, à l’horizon 2029, prise par les autorités de Libreville, n’a pas produit le résultat souhaité. Après l’annonce faite par l’Etat, lors du Conseil des ministres du 30 mai 2025, la présidente d’Eramet est montée au créneau pour démontrer que le pays faisait fausse route. « Le Gabon n’a pas intérêt à se tirer une balle dans le pied », a-t-elle asséné. Arguant entre autres, l’impossibilité pour le Gabon de produire de l’énergie nécessaire pour alimenter une usine de transformation de ce calibre ou que le pays gagnerait bien plus en exportant du brut que du minerai transformé. Tout y est passé pour justifier une posture aux allures de fin de non-recevoir dans un emballage de belles manières, avant de proposer l’aide d’Eramet au pays d’Oligui Nguéma pour une décision éclairée. Surréaliste !

    Réticence maladroite

    Mais les arguments d’Eramet n’ont pas ébranlé la détermination du gouvernement gabonais. Loin s’en faut. Marcel Abéké, qui a dirigé la Comilog, filiale d’Eramet qui exploite le manganèse au Gabon, pendant plus de deux décennies, n’est pas allé par le dos de la cuillère pour battre en brèche les arguments de Christel Bories. Avec la sérénité qu’on lui connait, l’homme est passé sur les plateaux de la télévision nationale pour déconstruire, pièce par pièce, les propos pessimistes de la présidente d’Eramet et soutenir la décision des autorités. Selon l’ancien ministre du Pétrole, à la lumière des réalités du terrain, la sortie de la présidente du groupe ne montre « aucune volonté de réaliser l’objectif des autorités gabonaises. « Nous voulons mieux gérer nos ressources naturelles. On aimerait que les gens nous respectent et respectent nos choix. Quand nous avons pris une décision, ils doivent s’y faire », assène-t-il. Non sans soutenir que le pays dispose de la ressource humaine qualifiée pour exploiter ses mines.

    Cette analyse d’un technicien chevronné, ancien haut cadre de la maison Eramet est, à n’en point douter, venu conforter les autorités gabonaises dans leur initiative. Le Gabon ne fera pas marche arrière. Résolument engagé dans la quête de la souveraineté économique, Brice Clotaire Oligui Nguéma reste serein alors qu’au Boulevard de Grenelle, siège d’Eramet à Paris, l’inquiétude va crescendo. Ici, on a sûrement suivi le président gabonais dire à Trump « vous êtes le bienvenu pour investir sinon d’autres pays pourront venir à votre place ». Cela aura suffit pour mettre les collaborateurs de Christel Bories sur la route de Canosa. Car Eramet qui occupe la première place mondiale dans l’exploitation du manganèse doit cet exploit au Gabon.

    Deux millions de tonnes seront transformés localement

    La mine de Moanda est en effet l’une des plus grandes au monde et le Gabon est le 2e producteur du manganèse de la planète après l’Afrique du Sud. Au Boulevard de Grenelle on a bien compris que cela vaut bien un détour par Oyem. Car avec le temps, tout peut arriver. L’argent amassé au Gabon depuis belle lurette permet bien de prendre des jets privés à souhait. Mais cette fois ce n’est pas pour atterrir sur les splendides pistes de Dunkerque (France), de Kvinesdal, Porsgrunn et Sauda (Norvège) ou de Marietta (États-Unis), villes où Eramet a implanté des usines pour transformer le manganèse extrait au Gabon. C’est bien à Oyem, chef-lieu de la province du Woleu Ntem (nord du Gabon) qu’atterrit le jet de Paulo Castellari, venu conforter l’idée de Brice Oligui Nguema par l’adhésion d’Eramet à sa stratégie. Engagement est alors pris de construire des unités de transformation au Gabon. Le groupe s’engage à transformer localement deux millions de tonnes de manganèse, avec à la clé la création de 16 000 emplois directs et indirects. Une centrale électrique et un siège digne de ce nom vont également être érigés au Gabon par Eramet.

    La fermeté, la détermination d’Oligui Nguéma ont donc fini par payer. Sa vision en faveur de l’industrialisation du Gabon afin de permettre au pays de jouir pleinement de ses ressources naturelles prend ainsi forme. Et la marche vers la souveraineté économique du pays est irréversible.

    Encart gabonclic.info

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