Le procès très attendu de l’épouse du président déchu et de plusieurs autres accusés, initialement prévu du 21 au 25 juillet, a été officiellement reporté du 10 au 14 novembre 2025. L’annonce a été faite, le 7 juillet, par le procureur général près la Cour d’appel judiciaire de Libreville, Eddy Minang, sur la chaîne nationale, Gabon 1ère.
Selon le magistrat, ce décalage vise à « permettre à certains avocats résidant à l’étranger et se trouvant déjà en vacances, de pouvoir effectuer le déplacement du Gabon ». Une décision qui, au-delà de sa dimension logistique, répond à une exigence juridique : celle d’un procès équitable. « Ce report a été décidé dans le souci de respecter les principes édictés à l’article préliminaire du code de procédure pénale », a-t-il souligné, insistant sur les garanties de contradiction et d’équilibre entre les parties, au cœur de toute procédure pénale digne de ce nom.
Le souci de transparence du ministère public dans cette affaire n’est pas nouveau. Le 16 mai dernier, Eddy Minang s’était déjà exprimé, lors d’un point presse, à propos de la mise en liberté provisoire de Sylvie Bongo et de Nourredine Bongo Valentin. Une décision prise par la Première Chambre d’accusation spécialisée, estimant que leur état de santé était incompatible avec la détention.
S’appuyant sur les articles 132 et 143 du Code de procédure pénale, le procureur général avait rappelé que « la liberté est le principe, la détention, l’exception », tout en soulignant que la procédure se poursuivait normalement jusqu’au jugement.
Alors que la mère et le fils Bongo sont actuellement hors du territoire national, le procureur a rappelé les conséquences juridiques d’une absence injustifiée à l’audience : « En matière criminelle, lorsqu’un accusé ne se présente pas malgré une convocation régulière, il peut être jugé selon la procédure de contumace », a-t-il précisé, citant l’article 257 du Code de procédure pénale. Le cas échéant, des mandats d’arrêt pourraient être émis.
Dans une affaire scrutée de près par l’opinion, la justice gabonaise s’efforce de conjuguer rigueur procédurale et pédagogie institutionnelle. Rendez-vous est désormais pris pour la semaine du 10 au 14 novembre 2025.
