Face aux retards dans la mise en œuvre de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE), le collège de la société civile tire la sonnette d’alarme. A moins de deux ans de la prochaine validation, prévue pour le 1er juillet 2027, il appelle à une mobilisation nationale pour sauver la place du Gabon dans ce processus essentiel de bonne gouvernance.
Réuni à Libreville, en conférence de presse, le collège de la société civile, représenté par son point focal Guy René Mombo Lembomba, a dressé un constat préoccupant, ce lundi 10 novembre 2025, sur la mise en œuvre de l’ITIE au Gabon. L’organisation alerte sur les risques de suspension du pays par le secrétariat international, si des efforts concrets ne sont pas engagés dans les prochains mois.
« L’ITIE favorise le maintien des niveaux élevés de transparence et de redevabilité dans la vie publique et les activités du gouvernement. l’ITIE est pertinente en matière gouvernance et de transparence, de développement économique, de dialogue avec les sociétés à travers un espace civique sans contraintes. Le Gabon a expérimenté la pertinence de cette initiative depuis 2024 afin d’améliorer significativement la gestion publique de l’État, notamment par un effort accru de transparence dans les revenus et dépenses liés aux ressources extractives », a déclaré Mombo Lembomba.

Pour le collège, les défis sont multiples : manque de moyens financiers et humains, lourdeurs administratives, retards dans l’exécution budgétaire et faible diffusion des rapports publics. Autant d’obstacles qui freinent la dynamique de transparence recherchée. « Toutes les parties prenantes doivent se mobiliser pour cette grande cause de promotion de la bonne gouvernance, de la transparence et de la redevabilité. La seconde validation du Gabon étant fixée au 1er juillet 2027, il est crucial de sécuriser le budget, renforcer les moyens de terrain et garantir la publication et l’accès aux informations », a insisté le porte-parole du collège.
L’organisation appelle à une synergie d’action entre le gouvernement, les entreprises extractives, la société civile et les médias afin de préserver la crédibilité du Gabon sur la scène internationale. Un signal fort est attendu pour prouver l’engagement du pays à rendre les ressources naturelles réellement bénéfiques pour tous.
Pour rappel, le Gabon a rejoint l’ITIE en 2004 pour renforcer la transparence dans la gestion de ses revenus extractifs, avant d’en être radié le 27 février 2013 pour manque de progrès. En 2021, le pays a réintégré l’Initiative afin de restaurer la confiance et d’améliorer la gouvernance du secteur. L’ITIE demeure un outil essentiel de transparence et de bonne gouvernance, garantissant que les richesses du sous-sol profitent à tous.





