Après avoir déployé une observation jugée « rigoureuse, objective, impartiale et crédible » lors de la présidentielle du 12 avril dernier, la Mission d’Observation Électorale des Organisations de la Société Civile (MOE-OSC) revient à la charge. Alors que le processus des élections législatives et locales a été officiellement enclenché le 27 juillet, l’organisation estime urgent de rappeler ses recommandations afin de renforcer la transparence et l’intégrité du processus électoral en République gabonaise.
Dans son rapport, la MOE-OSC propose une série de réformes jugées essentielles. Parmi elles, l’accent est mis sur l’éducation civique et électorale, considérée comme le socle d’une participation citoyenne éclairée. Elle insiste également sur la nécessité de renforcer les capacités des journalistes, afin de garantir une couverture médiatique équitable et pluraliste, condition sine qua non d’un débat démocratique équilibré.
Autre point majeur : la régulation des médias. La Mission recommande de doter la Haute Autorité de la Communication (HAC) d’outils modernes, notamment une unité de monitoring permanent, pour mesurer l’accès des candidats aux plateformes médiatiques et prévenir les dérives telles que les discours de haine.
Une démocratie inclusive
La MOE-OSC encourage également les autorités à intensifier les politiques favorisant la participation des femmes en politique, tout en soulignant l’urgence d’améliorer l’accessibilité des bureaux de vote pour les personnes vivant avec un handicap.
Sur le plan institutionnel, la Mission plaide pour une simplification des procédures d’accréditation des observateurs nationaux et internationaux, ainsi que pour l’informatisation du système de compilation et de transmission des résultats, gage de rapidité et de fiabilité.
Neutralité et équité en ligne de mire
Dans ses recommandations, la MOE-OSC invite par ailleurs les Organisations de la Société Civile à préserver une stricte neutralité politique dans la conduite des missions d’observation. Elle insiste enfin sur la nécessité de garantir une plus grande équité dans la visibilité des candidats, notamment en distinguant clairement les activités institutionnelles du Président en exercice et de son gouvernement de celles liées à la campagne électorale.
Alors que les législatives et locales approchent à grands pas, le ministère de l’Intérieur et les autres acteurs impliqués dans le processus électoral sont directement interpellés. L’organisation les exhorte à prendre en compte ces recommandations, qu’elle juge indispensables pour consolider l’État de droit et crédibiliser davantage les futures échéances électorales.
