Clôturé ce 8 juillet 2025 à Libreville, le tout premier Forum économique du pays, organisé sous le haut patronage du Président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, a jeté les bases d’un nouveau contrat économique national. Durant deux jours, plus de 150 experts, décideurs publics, acteurs du secteur privé et partenaires au développement ont réfléchi ensemble aux voies de transformation de l’économie gabonaise.
Le ministre de l’Économie, des finances, de la dette et des participations, en charge de la lutte contre la vie chère, Henri Claude Oyima, a ouvert les travaux en posant six questions stratégiques qui ont structuré les discussions, allant de la croissance économique durable au rôle de l’État actionnaire, en passant par la lutte contre le coût de la vie et la soutenabilité de la dette publique. Dans une allocution percutante, il a dressé un tableau sans fard : une croissance molle (2,5% à 3%), une dette croissante, une dépendance persistante aux ressources extérieures, un chômage des jeunes en hausse et un niveau de vie en berne. A cela, il a opposé une vision ambitieuse : faire émerger un modèle économique plus souverain, diversifié et équitable, avec une croissance ciblée à 10% à moyen terme, portée notamment par le secteur non-pétrolier.
Des échanges riches pour des réformes profondes
Les débats ont été structurés autour de panels et d’ateliers thématiques, consacrés à des secteurs clés comme l’agriculture, l’énergie, le bois, l’éducation, la santé, le transport ou encore l’industrialisation. Parmi les recommandations phares issues des travaux, l’accent a été mis essentiellement sur la mise en place d’une stratégie nationale d’industrialisation, la transformation locale des ressources naturelles, la rationalisation des dépenses publiques, la modernisation de la gouvernance des participations de l’État, ou encore l’amélioration du pouvoir d’achat à travers une meilleure redistribution et une politique d’achat centralisée. Les points fondamentaux comme la nécessité de produire des données économiques fiables, de formaliser le secteur informel et d’accélérer les investissements publics et privés ont également été soulignés.
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Une volonté d’unité entre l’État, le secteur privé et la société civile
Le forum a aussi été un espace d’interpellation des autorités. Le secteur privé, représenté par la Fédération des entreprises du Gabon, a plaidé pour un environnement des affaires plus attractif et plus prévisible. Le Vice-président du gouvernement, Alexandre Barro Chambrier, a salué l’initiative, en insistant sur la nécessité d’une action concertée entre les secteurs public et privé pour atteindre des résultats concrets et visibles.
Dans son discours de clôture, le ministre de l’Économie, des finances, de la dette et des participations, chargé de la lutte contre la vie chère, Henri Claude Oyima, a rappelé que ce forum ne devait pas rester un simple événement ponctuel, mais devenir une plateforme permanente de dialogue et de suivi. Il a annoncé la publication prochaine d’un plan d’action pédagogique issu des conclusions du forum et a proposé d’instaurer une édition annuelle pour assurer un suivi rigoureux des réformes engagées. « Ensemble, nous avons posé les fondations d’un nouveau contrat économique », a-t-il conclu en appelant à une mobilisation collective pour atteindre l’objectif d’une croissance à deux chiffres et d’un développement plus juste, plus inclusif et mieux partagé.
À l’heure où le Gabon s’inscrit dans une transition économique et politique majeure, cette première édition du Gabon Economic Forum marque un tournant. Elle incarne une volonté affirmée de rupture avec les pratiques anciennes, au profit d’une gestion rigoureuse, transparente et orientée vers les résultats. Plus qu’un simple forum, cet événement se veut désormais une force motrice au service de la transformation économique du pays.
