À l’occasion de la Fête de la Libération, le président Brice Clotaire Oligui Nguema a transformé la province de la Nyanga en une tribune pour une nouvelle vision du Gabon. Son message est clair : la véritable indépendance du pays passe par une souveraineté économique, et non plus seulement politique.
Le 29 août 2025, à la veille de la Fête de la Libération, le président Oligui Nguema a prononcé un discours retentissant dans la province de la Nyanga. Le choix de ce lieu n’était pas fortuit, comme l’a souligné le chef de l’État : « Outre la résistance avec Nyonda Makita et la fronde depuis le référendum de 1958, votre terre symbolise notre histoire commune, nos diversités culturelles, nos richesses naturelles ».
Ce déplacement symbolique envoie un message fort. Il traduit l’aspiration du Gabon à une « réelle indépendance économique des collectivités locales », et par extension, du pays tout entier.
L’indépendance politique sans souveraineté économique, un leurre
Le président Oligui Nguema a exposé sa conviction profonde que le Gabon doit aller au-delà de sa simple souveraineté politique. Il a martelé que le patriotisme de ses compagnons et le sien étaient « aussi motivés par la volonté de recouvrer notre souveraineté économique ». « Je reste profondément convaincu qu’une indépendance politique sans souveraineté économique n’est qu’un leurre, dissimulant une nouvelle dépendance », a-t-il affirmé avec conviction. Il a poursuivi en expliquant : « Nous pouvons disposer d’un drapeau, d’un hymne national, d’une constitution, mais si nous ne contrôlons pas notre économie, nous ne serons jamais véritablement libres ».

L’imposant site minier de Moanda est au cœur de la nouvelle politique de transformation locale. À partir de 2029, le minerai brut de manganèse ne pourra plus être exporté, une mesure clé pour la souveraineté économique du pays.
La transformation locale, clé de la richesse gabonaise
Pour concrétiser cette vision, le président a annoncé un tournant économique majeur. Fini le rôle de simple exportateur de matières premières. Le Gabon doit désormais transformer ses ressources sur son propre sol pour créer de la valeur ajoutée, des emplois et de la richesse pour ses citoyens. « Le Gabon ne peut plus continuer à être un puits sans fin dont on extrait tout sans véritable bénéfice pour les Gabonais », a-t-il déclaré, fixant une nouvelle ligne de conduite.
Dans cette optique, la stratégie est claire : transformer le bois en meubles, le pétrole en carburant raffiné, les minerais en métaux et en alliages précieux, l’or en bijoux finis, le cacao en chocolat gabonais, le marbre en carreaux et la potasse en engrais. Cette nouvelle dynamique repose sur un principe crucial : le partage de production, qui deviendra un « levier stratégique ». Ce mécanisme garantira au Gabon une part « juste et équitable de l’exploitation de ses ressources ».
Et pour les investisseurs qui s’aligneront sur cette nouvelle politique, le message est limpide : « À tous ceux qui accepteront ce principe, les portes du Gabon vous seront largement ouvertes ». Un discours qui s’inscrit dans la logique de l’action menée par le président depuis son arrivée à la tête du pays. Des mesures fortes ont déjà été prises par le chef de l’exécutif, notamment l’interdiction de l’exportation du manganèse brut à compter de janvier 2029.
