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    Escalade de la haine entre Gabonais et Béninois : Le dangereux silence des gouvernements

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    Depuis plusieurs semaines, les relations entre les citoyens du Gabon et du Bénin se dégradent de façon alarmante sur les réseaux sociaux. Les échanges, autrefois cordiaux, ont laissé place à un déferlement d’insultes, de menaces et de campagnes de dénigrement. La situation a atteint un point de non-retour lorsque les chefs d’État des deux pays, ainsi que leurs épouses, sont devenus la cible d’attaques abjectes, immorales, indécentes… proférées par des individus qui, sous le prétexte d’un nationalisme mal compris, soufflent sur les braises d’une haine aux conséquences potentiellement désastreuses.

    L’escalade a débuté avec l’affaire du marché de Lambaréné, le 11 août dernier. L’activiste Tata Bertille, choquée de constater que des places auraient été attribuées à des commerçantes béninoises, a choisi la voie de la confrontation publique plutôt que celle du dialogue avec l’autorité locale. En s’en prenant au Délégué spécial, qui a perdu son sang-froid dans une vidéo devenue virale, elle et son compagnon de lutte citoyenne Eric Otsetse ont mis le feu aux poudres. Ce qui aurait pu être un simple litige local s’est transformé en un brasier de discorde nationale, avec des conséquences diplomatiques, attisé par la réaction très maladroite du gouvernement béninois.

    La diplomatie impuissante face aux provocations sur les réseaux sociaux

    Dans un communiqué daté du 14 août dernier, le ministère des Affaires étrangères du Bénin se proposait d’entreprendre une mission au Gabon « d’identification et de recensement des Béninois candidats au retour volontaire ». Une initiative qui a ajouté de l’huile sur le feu avant qu’un communiqué plus apaisant ne soit publié, le 18 août 2025. Dans celui-ci, le gouvernement de République du Bénin invitait « les internautes des deux pays à faire preuve de retenue et de fraternité dans leur publication »

    Bien que la rencontre entre Régis Onanga Ndiaye, le ministre des Affaires étrangères gabonais et Mariam Chabi Talata, la Vice- présidente béninoise, au Japon, en marge de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique, le 22 août 2025, ait pu faire croire à un apaisement, la trêve n’a été que de courte durée. Des vidéos outrancières, où des Béninois tenaient contre le président gabonais des propos dont la bonne éducation et la décence nous interdisent de nommer, ont entraîné une riposte immédiate et toute aussi violente de la part de certains Gabonais, qui s’en sont pris au président Talon et à son épouse.

    Un silence qui s’apparente à une complicité

    Ces vidéos, d’une violence et d’une bassesse inqualifiables, sont l’œuvre d’une poignée d’individus irresponsables. Si ces activistes ne sont pas représentatifs de la majorité des populations, leur insouciance peut néanmoins embraser des nations entières, surtout lorsque les gouvernements observent la situation avec un silence qui s’apparenterait à de la complicité. En ne réagissant pas fermement, les autorités semblent encourager ces dérives, confortant ces individus dans l’idée que leurs actions sont légitimes.

    Il est temps que les gouvernements gabonais et béninois prennent leurs responsabilités. Une déclaration conjointe s’impose, réaffirmant leur attachement à la paix et à la coexistence pacifique entre les deux peuples. Une rencontre au sommet entre les présidents Brice Clotaire Oligui Nguema et Patrice Talon est plus que nécessaire pour envoyer un message fort et clair : cette surenchère haineuse doit cesser immédiatement. Les deux chefs d’État doivent brandir la menace de poursuites judiciaires contre tous ceux qui se livrent à des injures, des menaces et des appels à la haine sur les réseaux.

    L’urgence de l’action et de la justice

    Le silence n’est pas une option. Il est impératif que les deux pays procèdent sans délai à l’arrestation et à la traduction en justice de tous ceux qui, à visage découvert, appellent à la haine, voire au meurtre, sur la toile. Ne pas le faire serait un suicide collectif, laissant la haine consumer les deux peuples.

    Au moment où s’ouvre l’Assemblée générale des Nations unies, un lieu dédié à la paix et à l’unité, les deux chefs d’État ont une occasion unique de faire une déclaration commune. Suivie d’un échange de visites officielles, cette action symbolique et ferme montrerait que le leadership n’est pas une faiblesse, mais une preuve de grandeur d’esprit. C’est en agissant avec courage et fermeté qu’Oligui Nguema et Patrice Talon parviendront à ramener à la raison les quelques irresponsables qui tentent de ruiner des décennies de bonnes relations. L’heure n’est plus à l’attentisme, mais à l’action.

    Encart gabonclic.info

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