Dans un communiqué au ton sévère, le 22 août 2025, le parti Ensemble Pour le Gabon (EPG) dénonce une « flagrante inconstitutionnalité » de la Cour constitutionnelle, accusée d’avoir rejeté son recours électoral en violation de son propre règlement.
Le 5 août 2025, le parti Ensemble Pour le Gabon (EPG) a saisi la Cour constitutionnelle pour contester « l’article 2 nouveau du décret n°0296/PR/MISD du 11 juillet 2025 », qui modifie certaines dispositions du décret n°090/PR/MISD du 7 juillet 2025 fixant les modalités et la date limite de dépôt des candidatures aux élections législatives et locales de 2025.
Mais, à la surprise générale, la Cour a rejeté ce recours le 21 août 2025 « en toute discrétion, sans convoquer le demandeur comme l’exige la procédure ». Pour EPG, cette attitude équivaut à une entorse grave à la transparence judiciaire.
Une violation du règlement interne
Dans son communiqué, le parti d’Alain Claude Bilie-By-Nze affirme que la Cour constitutionnelle a violé sciemment « l’article 65 de son Règlement de procédure », qui stipule que « en matière de contentieux électoral, les débats sont publics et les décisions sont prononcées en audiences publiques ». EPG estime qu’aucun motif juridique ne permettait de traiter son recours en catimini.
Pour le parti, il est inadmissible que « la Cour constitutionnelle ne puisse rendre une décision sans appeler le demandeur ou les parties et sans instruire si la requête est manifestement irrecevable ». EPG ajoute qu’« il ne s’agit pas d’une irrecevabilité, mais d’un refus de juger ».
Un coup porté à l’État de droit ?
L’attaque est frontale. Le parti considère que cette manière de statuer « trahit la mission de la Cour, censée être la garante de la Constitution ». En agissant ainsi, les juges constitutionnels « sapent la confiance dans l’État de droit et fragilisent la démocratie gabonaise », écrit le parti d’Alain Claude Bilie By Nze.
EPG en appelle donc à la vigilance citoyenne et internationale, refusant de « se soumettre à des décisions entachées d’irrégularités et de violations manifestes ».
