Le cycle de déguerpissement, commencé à Plaine Orety en début de mois, semble se répandre comme une trainée de poudre dans la commune de Libreville. En effet, après le délogement forcé des habitants, derrière l’Assemblée nationale et les sites adjacents, le carrefour SNI d’Owendo est actuellement sous la furie des bulldozers et autres Caterpillar. Mindoubé devrait boucler la boucle de cette série.
Plusieurs personnes se sont indignées en début de ce mois, lorsque Plaine Orety a connu sa déchéance, laissant plusieurs habitants de ce quartier sur un site jonché d’encombrements et ne sachant où mettre la tête (au propre comme au figuré). Les membres de la société civile, certains parlementaires et autres politiciens en rupture de ban avec une réalité sociale, se sont tous élevés pour condamner l’œuvre gouvernemental, malgré les explications et la preuve de la bonne foi de gouvernants sur cette action.
Le vendredi 20 juin 2025, le ministre de l’Environnement, de l’écologie et du climat, Mays Mouissi, après une réunion interministérielle de crise consacrée à la protection de la mangrove, en présence de ses collègues : Maurice Ntossui Allogo, des Eaux et Forêts, chargé du conflit homme-faune et Laurence Ndong, de la Mer, de la pêche et de l’économie bleue. Cette concertation a été suivie d’une visite de terrain à Mindoubé, où, en plus des habitations anarchiques érigées sur le site, une scierie illégale a été découverte en pleine zone de mangrove, menaçant la disparition pure et simple de cet élément vital. Cette scierie, propriété d’un sujet béninois qui, en plus de sa capacité de nuisance sur la mangrove, avait érigé un mur avec un portail en fer, avec vue sur le bras de mer et obstruant tout accès sur ce terrain. Certains riverains ont affirmé que le portail en question débouchait sur une sorte de débarcadère. Pour quelle fin ? Nul ne le sait, si ce n’est l’auteur lui-même et ses complices. En tout cas « Ça sent le trafic et la magouille », a soupçonné un riverain.
Le caractère illégal des constructions concernées
La décision de la destruction de ces habitations anarchiques a rapidement été prise. Contrairement à la levée de cris d’indignation constatée à Plaine Orety et les autres sites à démolir, Mindoubé a connu une autre réalité. Les habitants du cinquième arrondissement ont reconnu, presque unanimement le caractère illégal des constructions concernées. En effet, plusieurs personnes ont applaudi à se rompre les phalanges cette décision gouvernementale, qui laisse croire que l’Etat a réellement pris le pas sur le désordre institutionnalisé dans l’occupation des terres. Et cette initiative de démolition, même si elle est douloureuse à plus d’un titre, elle est la preuve que la main du gouvernement ne peut trembler devant les actes délictueux. « Force reste à la loi », dit-on trivialement. Aussi, Mays Mouissi a donc décidé d’opposer la force de la loi à l’illégalité.
Des questions demeurent cependant à la vue de tout ce charivari. Quels sont les principaux complices dans l’attribution de ces sites ? Car, on sait très bien que, même avec cette sorte de suffisance et de mépris pour les nationaux qu’affichent certains de nos frères venus d’ailleurs, ceux-ci ne peuvent se permettre, sans l’aval d’une personnalité locale de s’approprier des terres de l’Etat. Si de tels actes sont assimilables à un crime contre l’autorité de l’Etat, leurs commanditaires, qui sont des Gabonais de bonne souche, doivent être recherchés et traînés devant les tribunaux. On ne peut vendre une partie du pays impunément.

En tout cas, le temps est venu, depuis le 30 août 2023, où l’Etat, sous la conduite du président élu et confirmé, le 12 avril 2025 par les Gabonais, Brice Clotaire Oligui Nguema tient à redonner au Gabon sa valeur, naguère bafouée sur l’autel des compromis et des compromissions. C’est donc en Gabonais libre et fier de servir son pays, que le chef de l’Etat entend sévir contre l’illégalité, l’injustice et la malhonnêteté d’où qu’elles viennent. « Ouvrez vos bras au changement, mais ne laissez pas s’envoler vos valeurs », dixit le Dalaï Lama Tinzain Gyatso, considéré comme le plus haut chef spirituel du bouddhisme tibétain.
