Le Syndicat des Professionnels des Mines (SYPROMINES) a tenu une nouvelle assemblée générale ce 1er septembre. Rassemblés dans le hall de l’immeuble abritant le ministère à Libreville, les agents ont exprimé leur exaspération face à la crise qui secoue cette administration depuis plusieurs mois.
Face à une administration enlisée, le syndicat brandit la menace d’une mobilisation renforcée. « Si aucune solution n’est apportée, ce qui doit arriver, arrivera », a déclaré Annie Gisèle Nyangui Moukagni, la présidente du SYPROMINES, dont l’intervention se voulait ferme et alarmante.
Des promesses non tenues
En juin dernier, les agents avaient déjà exigé des mesures concrètes : restructuration, recrutement dans la fonction publique et amélioration des conditions de travail. Trois mois plus tard, aucune avancée n’est à signaler. Le ministre des Mines, Gilles Nembe, avait pourtant affirmé que la situation était sous contrôle, des déclarations que le syndicat qualifie désormais de « mensongères ».
Les faits sont accablants : affectations sans installation officielle, absence de recrutement, promesses de relogement non tenues et des bâtiments en réhabilitation toujours occupés par les travailleurs. Une trentaine d’agents seulement font tourner le ministère, dont plusieurs ne sont pas encore titularisés. « En bas, ça sent les excréments, en haut, ce sont les coups de marteau ; où allons-nous travailler ? », s’est interrogée la présidente du syndicat.

En bas les excréments, en haut les marteaux.
L’appel au Président de la République
En signe de protestation, les syndicalistes menacent de déserter leurs bureaux inaccessibles pour s’installer de manière permanente dans le hall du bâtiment, symbole de leur situation précaire. Le SYPROMINES appelle le ministre à sortir du silence et à agir pour éviter une paralysie totale. « Nous sommes fatigués. Nous ne supportons plus cette situation », a déclaré Nyangui Moukagni.

Des agents à bout de souffle.
Devant ce dialogue de sourds, le syndicat interpelle directement le président de la République. La présidente a conclu son intervention en insistant : « Soit on trouve une solution, soit le Président va trouver une solution ». Le ministère, pilier du développement économique, tourne aujourd’hui au ralenti. Reste à savoir si ce nouvel appel sera enfin entendu.
