L’Organisation Patronale des Médias (OPAM), dans un communiqué signé de son président, Jean Yves Ntoutoume, exprime sa « plus vive indignation » suite à la convocation de Harold Leckat Igassela, directeur de publication de Gabon Media Time, et d’un de ses collaborateurs par la Direction générale des recherches (DGR) de la Gendarmerie nationale. Cette action a ravivé les inquiétudes concernant les menaces qui pèsent sur l’indépendance de la presse au Gabon.
Selon l’OPAM, cette audition par la DGR fait suite à des contenus journalistiques. Le communiqué de presse de l’organisation dénonce « cette énième tentative d’intimidation à l’encontre d’un journaliste dans l’exercice de ses fonctions ». Cette convocation est jugée particulièrement préoccupante, car elle intervient alors qu’une procédure est déjà en cours auprès de la Haute Autorité de la Communication (HAC).
Un glissement vers la criminalisation du journalisme
Dans son communiqué, l’OPAM dénonce un « glissement dangereux vers la criminalisation du journalisme ». L’organisation rappelle fermement que « le délit de presse est dépénalisé en République gabonaise » depuis l’Ordonnance de 2018. Par conséquent, toute convocation à des fins judiciaires pénales pour des faits relevant de l’activité rédactionnelle est jugée inacceptable.
Pour l’OPAM, de tels agissements créent un climat de « harcèlement institutionnalisé ».
L’organisation estime que ces pressions visent à « affaiblir les médias libres, à restreindre la liberté d’expression et à bâillonner toute parole critique dans l’espace public, au mépris des principes démocratiques fondamentaux ».
Appel à la vigilance et à la solidarité
Face à cette « dérive préoccupante », l’OPAM lance un appel à la mobilisation. Elle demande aux autorités gabonaises et à la communauté journalistique de rester vigilants.
L’OPAM réaffirme également son « plein soutien » à Harold Leckat Igassela, à son équipe de rédaction, ainsi qu’à tous les journalistes qui subissent des pressions en raison de leur travail.
L’organisation insiste pour que « toute enquête liée à des publications journalistiques soit strictement encadrée par les dispositions du Code de la communication ». L’OPAM conclut son communiqué en réaffirmant son « engagement indéfectible à défendre l’indépendance des rédactions », essentielle à la vitalité démocratique du pays.
