Au Gabon, les institutions d’État sont souvent le théâtre de luttes de pouvoir, et la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS) ne fait pas exception. Depuis la nomination de sa nouvelle directrice générale, Nadia Christelle Koye, l’entité est en pleine mutation. Mais tandis que ses réformes suscitent l’espoir des assurés, elles se heurtent à de puissantes forces d’inertie, prêtes à tout pour préserver leurs intérêts. Un bras de fer qui menace la pérennité de l’institution et qui vient de prendre une tournure inquiétante avec un mystérieux cambriolage.
Nommée en janvier dernier, Nadia Christelle Koye a rapidement pris ses marques. À la tête d’une institution réputée pour sa complexité et son rôle stratégique, elle s’évertue à y apporter des réformes essentielles.
Une embellie qui dérange
Huit mois après son arrivée, les ajustements, notamment dans la gestion délicate des évacuations sanitaires, semblent porter leurs fruits. Les assurés, autrefois confrontés à un véritable casse-tête, bénéficient désormais d’une plus grande fluidité dans le traitement de leurs dossiers.
Bien que des tensions de trésorerie persistent et entraînent des retards dans le paiement des prestataires, la fréquence des départs et la tenue régulière des commissions d’évacuation témoignent d’un regain de confiance. En moins d’un an, plus de 500 assurés ont pu bénéficier des partenariats établis avec des hôpitaux au Maroc, en Turquie, en Tunisie, en Afrique du Sud et en France.
Cette embellie dérange cependant certaines forces d’inertie au sein même de l’organisme, qui voient ces progrès comme un frein à leurs intérêts personnels. L’acharnement orchestré contre une dirigeante qui s’efforce d’améliorer la politique sociale et sanitaire de l’État semble incompréhensible et motivé par un manque de patriotisme.
Un mystérieux cambriolage
Le récent cambriolage du siège de la CNAMGS vient renforcer cette thèse. Le samedi 13 septembre, des malfaiteurs se sont introduits dans la direction générale, dérobant uniquement des disques durs contenant les fichiers de paie des employés. Cet acte, qui a spécifiquement ciblé la mémoire de la gestion interne, pourrait s’apparenter à une tentative de dissimuler des malversations. Les enquêteurs devront déterminer si ce vol est lié à la volonté de déstabiliser la nouvelle direction et de la discréditer.
Si ce bras de fer en haut lieu persiste, la situation pourrait se bloquer, au détriment des assurés.
