Dans l’histoire méconnue de la résistance africaine face à la colonisation, émerge la figure emblématique d’une souveraine congolaise dont la bravoure et la détermination ont marqué les annales de cette partie du continent. Véritable héroïne de son temps, elle a incarné l’opposition farouche aux ambitions expansionnistes des Portugais sur la terre de ses ancêtres.
Au cœur de l’Afrique centrale, alors que les puissances européennes s’affairaient à établir leur domination politique et commerciale, la reine Yaya Kimpa Vita s’illustra comme un rempart inébranlable contre l’ingérence étrangère. Refusant de se soumettre à l’autorité coloniale, elle mobilisa son peuple, galvanisa les chefs traditionnels et mena une lutte tenace contre les assauts répétés des forces lusitaniennes.
Dotée d’un charisme naturel et d’un sens stratégique rare, Kimpa Vita ne fut pas seulement une dirigeante politique, elle a été aussi une gardienne des valeurs ancestrales. Face à l’entreprise de déstructuration sociale et spirituelle, que représentait la colonisation, elle œuvra à la préservation de l’identité culturelle de son royaume et à la défense de sa souveraineté.
Son combat, bien que violemment réprimé par l’armée portugaise, a laissé une empreinte indélébile dans la mémoire collective. Aujourd’hui encore, le nom de Yaya Kompa Vita résonne comme un symbole de dignité, de résistance féminine et d’émancipation africaine.
Mais le courage et la foi en la liberté ne la protégèrent pas de l’acharnement colonial. Arrêtée avec son compagnon par les autorités portugaises, elle fut livrée à l’Inquisition, qui voyait en sa résistance politique une forme d’hérésie. Jugée pour sorcellerie, elle fut condamnée à mort par le feu, un châtiment cruel destiné à humilier autant qu’à éliminer.
Le 2 juillet 1706, à Evolulu, dans l’actuel territoire de l’Angola, Yaya Kimpa Vita fut brûlée vive, son enfant dans les bras, dans une scène d’une cruauté glaçante. Cette exécution barbare marqua non seulement la fin d’une vie de combat, mais également un tournant tragique dans l’histoire des résistances africaines, où les voix féminines furent trop souvent réduites au silence par le feu ou l’exil.
Aujourd’hui, en ravivant sa mémoire, l’Afrique rend justice à l’une de ses plus grandes figures oubliées. Yaya Kimpa Vita demeure une martyre de la liberté et un phare pour toutes les générations qui refusent la domination et l’effacement.
