L’élection du maire de Port-Gentil, qui avait porté Pascal Houangni Ambouroué à la tête de la ville, a été annulée par le ministère de l’Intérieur. L’annulation, motivée par une grave irrégularité dans la procédure de vote, impose la tenue d’un nouveau scrutin ce vendredi 28 novembre.
La décision fait suite à la saisine du gouverneur de l’Ogooué-Maritime par Jean-Philippe Douckagha, conseiller municipal membre de l’Union démocratique des bâtisseurs (UDB).
Le plaignant a dénoncé le fait que le vote initial, remporté par M. Houangni Ambouroué, s’est déroulé « à main levée ». Or, la loi organique n°001/2014, réaffirmée en janvier 2025, exige expressément un scrutin « secret et uninominal » pour la désignation du maire et de ses adjoints.
L’irrégularité constatée a été jugée suffisamment grave pour remettre en cause la validité de l’ensemble du processus électoral.
Pour garantir la légalité du processus, le ministre de l’Intérieur, Hermann Immongault, a rendu public l’arrêté n°077/MISD le 25 novembre 2025. Cet arrêté ordonne la reprise immédiate du scrutin. Le conseil municipal est donc convoqué pour un nouveau vote ce vendredi 28 novembre 2025 à la Mairie centrale. Selon les termes de l’arrêté, « Le scrutin se déroulera à bulletin secret », une mesure visant à écarter tout vice de procédure et à régulariser formellement l’élection.
Bien qu’il fût l’unique candidat en lice lors du vote initial, Pascal Houangni Ambouroué (UDB) doit désormais repasser par les urnes pour valider son mandat dans le strict respect de la loi. Théoriquement, la convocation d’un nouveau scrutin à bulletin secret pourrait permettre l’émergence d’une candidature concurrente, même si M. Houangni Ambouroué reste le favori pour l’identité du prochain maire.
Polémique autour de l’initiative du plaignant
Cette annulation a suscité une vive incompréhension et de la colère chez de nombreux Port-Gentillais. Sur les réseaux sociaux, de nombreuses voix ont dénoncé la démarche de Jean-Philippe Douckagha, le plaignant, qui est pourtant du même parti que l’élu (UDB). « Ils sont du même parti, UDB, et il a, comme tous les autres conseillers, pris une part active au vote à main levée. Pourquoi n’avait-il pas attiré l’attention de ses camarades sur cette entorse à la loi séance tenante ? », s’interroge un observateur de la vie politique.
Malgré les spéculations d’une manœuvre politique visant à écarter Houangni Ambouroué, l’UDB n’a pas opéré de changements sur ses candidats pour l’élection de vendredi prochain, confirmant qu’il s’agit visiblement d’une simple question de régularité procédurale.
Au-delà des querelles de procédure, cette annulation intervient alors que les Port-Gentillais se montrent impatients de voir leur exécutif municipal se mettre en place. Confrontée à de nombreux problèmes quotidiens, notamment en matière d’infrastructures, d’assainissement et d’accès aux services, la population espère voir le futur maire prendre ses fonctions rapidement pour s’atteler à y apporter des solutions.
Le vote de ce vendredi 28 novembre doit non seulement statuer définitivement sur l’identité du prochain maire mais surtout permettre à l’administration municipale de retrouver sa pleine légitimité pour répondre aux attentes pressantes des citoyens.


