En visite officielle à Libreville, le président français Emmanuel Macron a réaffirmé le soutien de la France aux autorités gabonaises, appelant à un partenariat bilatéral « gagnant-gagnant » et « respectueux ».
Lors d’un point de presse conjoint avec son homologue, Brice Clotaire Oligui Nguema, le président français a salué la rapidité et le respect des engagements pris par les autorités de la Transition. Il a cité le Gabon comme un « exemple » de stabilité dans un contexte de déstabilisation régionale. Accueilli en grandes pompes le 23 novembre, le chef de l’État français a qualifié le 30 août 2023 de « tournant » ouvrant une « nouvelle ère fondée sur le renouveau, l’inclusivité, la pluralité ». La France, a-t-il souligné, a « dès les premiers instants soutenu la transition ».
Il a félicité le président Oligui Nguema pour avoir respecté les délais fixés et pour l’élection du 12 avril, qui l’a confirmé à la tête d’une nouvelle République. Les prochaines échéances nationales et locales permettront de « parachever tout le processus ».
Partenariat économique et valorisation
Au-delà de la politique, Macron a insisté sur un partenariat économique « réinventé » et mutuellement bénéfique, en phase avec la vision gabonaise de la transformation. La France se dit « pleinement disponible » pour accélérer les investissements.
Avec 85 filiales françaises au Gabon (12 000 emplois), le soutien se concentrera sur l’eau, l’assainissement, la gestion des déchets et les infrastructures. Un contrat majeur a été signé avec l’Agence française de développement (AFD) pour accompagner le développement du transport ferroviaire.

Des engagements ont aussi été pris concernant le manganèse pour assurer sa transformation accrue sur place, créant « plus de richesse ». Le président français a réaffirmé que « l’Afrique ne peut plus être un continent de simple extraction des ressources », épousant ainsi la vision d’Oligui Nguéma pour une transformation locale des richesses du sous-sol gabonais.
Sécurité, environnement et jeunesse
La sécurité et l’environnement restent des piliers. La France a « totalement transformé » son partenariat de défense sur une base « réciproque », ciblant la formation et l’équipement des forces gabonaises. Le Gabon est appelé à devenir une « référence régionale », notamment via la création de l’Académie de protection de l’environnement, dédiée à la lutte contre le braconnage et l’orpaillage illégal.
Concernant l’environnement, la France affecte intégralement 60 millions d’euros (issus d’un accord de conversion de dette) à la gestion durable des écosystèmes forestiers.
Macron a souligné que la « vraie richesse du Gabon, c’est sa jeunesse », annonçant l’inauguration du nouvel Institut français du Gabon et confirmant le soutien à l’éducation et à l’entrepreneuriat culturel.
Ce déplacement réaffirme la volonté de Paris de s’inscrire durablement dans « l’esprit de respect mutuel », loin des critiques associées aux anciennes relations françafricaines. « La France sera là à sa juste place. C’est-à-dire celle d’un ami qui veut vous aider à réussir… », a conclu le chef de l’État français, scellant l’engagement de Paris aux côtés d’un Gabon résolument décidé à redéfinir les termes de sa souveraineté.


